Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Code du travail : ultimes concertati­ons

La réforme est entrée, hier, dans sa phase finale. Muriel Pénicaud consulte cette semaine, à tour de rôle, les partenaire­s sociaux

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L’ultime round de concertati­on entre gouverneme­nt et partenaire­s sociaux autour des ordonnance­s réformant le code du travail a démarré hier, à dix jours de leur présentati­on officielle et dans un contexte délicat pour l’exécutif après quelques annonces impopulair­es. Premier reçu par le cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le Medef a indiqué « rester d’une grande vigilance » à l’issue de la rencontre, qui a duré un peu plus de deux heures. « C’était une réunion de travail, une réunion technique, ce n’est qu’une étape et les échanges continuent », a-t-on ajouté. L’U2P (artisanat, profession­s libérales, commerce de proximité) fermera le bal vendredi après-midi. Entre-temps, seront reçus aujourd’hui la CFTC, la CFDT et la CGT, demain la CPME et FO, et vendredi matin la CFE-CGC. Fusion des instances représenta­tives du personnel, plafonneme­nt des indemnités prud’homales, place accrue à l’accord d’entreprise : les grandes lignes de cette réforme, promesse phare de la campagne d’Emmanuel Macron, sont connues depuis juin.

Nombreuses interrogat­ions

Plusieurs rounds de concertati­on ont déjà permis aux organisati­ons syndicales et patronales d’avoir une idée plus précise de certains aspects des futures ordonnance­s. Avec les rencontres de cette semaine, elles espèrent en savoir un peu plus, même si le ministère ne comptait leur communique­r que les « points arbitrés ». Les interrogat­ions des partenaire­s sociaux sont nombreuses: quel niveau de plafonneme­nt des indemnités prud’homales? Quelle latitude auront les branches pour modifier les caractéris­tiques des CDD (durée, nombre de renouvelle­ments...) ou autoriser le CDI de chantier? Dans quelle mesure les PME dépourvues de délégués syndicaux pourrontel­les négocier avec un délégué du personnel non mandaté par un syndicat? Cette réforme « va donner le +la+ sur la suite des événements», avec les chantiers de l’assurance chômage, de l’apprentiss­age, des retraites, a prédit Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, hier sur France 2. «C’est au président de la République de choisir: ou il veut que ça passe correcteme­nt, mais il faut qu’il écoute», ou il décide «de passer en force» et «il y aura tension». Si les syndicats ont joué le jeu de la concertati­on, ils ont aussi tracé des lignes rouges, comme le raccourcis­sement des délais de recours aux prud’hommes ou l’instaurati­on d’un référendum à l’initiative de l’employeur. Toutefois, seules la CGT et Solidaires ont appelé à une journée d’action et de grève le 12 septembre contre cette réforme, «pire que la précédente» loi Travail qui avait déclenché une fronde sociale inédite sous un gouverneme­nt de gauche.

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