Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Que faire après l’incendie
L’impact écologique du feu est différent selon les parcelles. Les techniciens de l’Office national des forêts privilégient la régénération naturelle et préconisent des actions. Aux élus de Seillons-Source-d’Argens de décider
Si le bilan définitif du feu d’Artigues, du nom de la commune où il a démarré, ne sera connu qu’à la mi-septembre, les chiffres ont été affinés depuis ceux - provisoires - en date du 27 juillet dernier (nos éditions du 18 août). Et ils sont, hélas, à la hausse. S’agissant des seules forêts relevant du régime forestier l’incendie a parcouru 531 hectares sur les 1 785 hectares de surface forestière de la commune de Seillons-Sourced’Argens, tandis qu’à Artigues, il a dévoré 277 hectares appartenant à la commune de Rians. Ce constat résulte des mesures faites sur le terrain par les agents de l’Office national des forêts (ONF), comme Laurent Demare, technicien forestier territorial sur le Mont Aurélien Elles sont ensuite comparées aux images prises par les satellites. Un bilan définitif devrait être prêt autour du 15 septembre. Sans attendre cette date, on sait que cette catastrophe est « incontestablement un désastre écologique» commente le spécialiste, même si son ampleur peut différer d’une parcelle à l’autre en fonction de plusieurs
critères (lire page suivante).
Une fois le constat posé, quelles actions entreprendre ? C’est l’une des missions de l’ONF que de conseiller les élus sur les actions à entreprendre, à charge pour ces derniers de prendre les décisions. « Il y a d’abord des mesures d’urgence, notamment la mise en sécurité le long des routes, ici la départementale 70 » précise-t-il. Les arbres calcinés présentant un risque de chute doivent être abattus. Ensuite vient l’heure de la réhabilitation. À ne pas confondre, bien qu’elle rime avec précipitation ! «Dans la forêt méditerranéenne, on privilégie la régénération naturelle, même si on peut aider la nature », souligne Laurent Demare. Le premier risque c’est l’érosion des sols, dans les secteurs pentus, au moment des pluies automnales. Au niveau des Gascons « la mise en place de fascines permettrait d’éviter que le peu de matière organique restant dans le sol dévale jusqu’en bas » préconise le technicien. Ces travaux forestiers ont un coût, qui augmente lorsque les arbres sont jeunes parce qu’il faut planter les poteaux. D’où la nécessité de valoriser le bois brûlé d’autres parcelles ou d’obtenir des financements. Si les arbres juvéniles ont une valeur écologique, pas économique, les plus anciens conservent une valeur marchande même après le passage du feu. «Ona des contrats d’approvisionnement en place en biomasse. On va privilégier les bois brûlés par rapport aux bois verts ». Et avec le poids de l’ONF, les prix seront certainement plus intéressants que ceux négociés par des particuliers, qui ont intérêt à se regrouper. Ces derniers, désemparés après le feu, s’adressent parfois à Laurent Demare pour savoir ce qu’ils peuvent faire. Le centre régional de la propriété forestière, dont une antenne existe au Luc, est à même de les conseiller. Enfin, « quelques parcelles risquent de poser problème et vont peiner à se régénérer naturellement, relativise
Dans la forêt méditerranéenne, on privilégie la régénération naturelle ”
M. Demare. On verra ça au printemps ». D’ici là, les élus ont des décisions importantes à prendre. 1. Les forêts privées appartenant à des particuliers ou des personnes morales de droit privé ne relèvent pas du régime forestier. 2. Le Mont Aurélien couvre 6 000 hectares sur Seillons-Source-d’Argens, Esparron, Pourcieux, Brue-Auriac, Saint-Martin-dePallières, Pourcieux.