Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les chasseurs : « Les éradiquer, ce sera impossible »
Les deux battues administratives, autorisées par la DDTM sur demande du parc national, ont été dirigées en début d’année par lieutenant de louveterie. Il témoigne : « Gérer la population de sangliers, c’est faisable. Mais éradiquer complètement les sangliers, ce sera impossible. » Plusieurs explications à cela. D’abord, l’île ne contient pas de chasseurs à demeure, hormis les quelques individus autorisés à pratiquer le tir de nuit. « Nous sommes soumis aux contraintes liées à l’insularité. Il faut armer un bateau, fût-ce gratuitement. Prévoir un vétérinaire, et cette fois à nos frais. Cela a été utile parce que sept chiens ont été blessés après des bagarres avec des sangliers. » Autre point qui joue en faveur des nuisibles : la géographie de l’île. « C’est un terrain escarpé sur tous les pourtours, des falaises inaccessibles pour nous chasseurs et des taillis si touffus que les chiens ont du mal à y pénétrer », reprend-il. Les sangliers profitent de cet avantage : lors de la seconde battue de la fin de l’hiver, les chasseurs ont investi les mêmes zones de traque, pour un résultat bien moindre (3 sangliers tués contre 15 quelques semaines plus tôt). Dernières contraintes : la battue est dépendante de l’horaire du bateau du retour, du mal de mer éventuel (hommes et chiens), il faut aussi agir un jour sans vent… « S’il y avait vraiment eu 100 sangliers sur l’île, on en aurait fait 40 ou 50 à la première battue. Je pense qu’on a effectivement prélevé la moitié du cheptel. L’estimation de la présence actuelle est donc raisonnablement de 40 à 45 individus. Ce qui est déjà beaucoup ! Et si l’on compte cinq à six marcassins par portée, alors on atteindra facilement 100 sangliers la saison d’après ». D’où la nécessité de mener une nouvelle battue, en octobre ou novembre. La DDTM a déjà donné son accord de principe. D’autres pourraient avoir lieu, début 2018… « Avec ces battues et le tir de nuit, on arrivera à réguler », conclut-il. Président de la Société de chasse communale hyéroise,
a participé à la deuxième battue. « Les chiens ont battu pratiquement toute l’île, ils ont beaucoup couru pour peu de résultat. Les sangliers s’étaient réfugiés dans les falaises, ils cherchent un abri quand il y a du vent. » M. Biancotto prône l’accumulation des interventions : battues, tirs et comptage nocturnes, agrainage, utilisation de cages. « Il faut surtout agir en concertation, ce qui est le cas, conclut-il. Si on ne s’en occupe pas, c’est sûr que les sangliers vont se développer sur cette île pas entretenue ». Porquerolles a aussi été confrontée aux sangliers. Cinq ou six individus, qui faisaient des dégâts dans les vignes, ont essuyé des tirs de nuit, en mars - avril. « Le biotope est très différent, les chasseurs, qui habitent l’île, ont pu agir avec beaucoup plus de facilité qu’à Port-Cros », conclut Oswaldo Goletto.