Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pour que l’été ne soit

Contre le moustique tigre qui empoisonne la vie des estivants depuis des années, cette retraitée de Mouans-Sartoux a testé les pièges à phéromones. Et ça marche ! Décryptage

- SOPHIE CASALS scasals@nicematin.fr

Les moustiques tigre empoisonne­nt la vie des habitants de la région depuis près de dix ans. Ils piquent à toute heure du jour et de la nuit. Bref, ils gâchent les étés de ceux qui aiment profiter de leur terrasse ou jardin. C’est le cas de Liliane. Ou plutôt, c’était. Car cette habitante de Mouans-Sartoux a réussi à se débarrasse­r de ces nuisibles. En cette chaude matinée, Liliane profite de son « petit paradis ». Une terrasse bordée de végétation, et agrémentée d’un bassin avec des poissons rouges. Au coeur du village de Mouans-Sartoux. Un eden devenu infernal en été, depuis que les moustiques tigres ont pris leurs aises ici. « On en avait beaucoup ici. » Chaque été est un combat. La retraitée installe des moustiquai­res sur toutes les fenêtres de sa maison de ville. Se dote pour sa terrasse de citronnell­e, bougies... Tout un arsenal répulsif. Verdict: « À l’extérieur, c’était inefficace, on se faisait piquer quand même. C’était épouvantab­le. » L’année dernière, elle tente aussi la lampe à UV. « La lumière les attire et les grille, précise-t-elle. Mais, il en restait encore. » Alors, de guerre lasse, elle finit par battre en retraite. « C’était tellement désagréabl­e qu’on ne dînait plus dehors. »

« Pièges à capture »

Elle s’ouvre de son problème à une amie varoise. « Elle m’a conseillée de m’équiper en pièges à capture. Elle avait fait installer ce dispositif dans sa propriété, à Fayence, et en était très contente. Alors, je me suis dit pourquoi pas. » Avant l’été, Liliane contacte une entreprise spécialisé­e dans la lutte contre les nuisibles. Début juin, Alain Carlon, Monsieur « Moustique » à Assainisse­ment Service installe trois « pièges à capture ». L’un au fond de la terrasse, à l’ombre. À côté du petit bassin. « Avec des poissons rouges, précise Liliane, comme ça, ils mangent les larves de moustiques.» Un autre dans la jardinière, côté maison. Le dernier, suspendu à un arbuste. « Il a mis deux heures pour tout installer, explique-t-elle. C’est assez discret. On dirait de gros pots. » En forme de marmite. « Les pièges équipés de diffuseurs sont reliés à une bouteille de CO2. Ils émettent ainsi des bouffées comparable­s à la respiratio­n humaine, explique Alain Carlon. On place aussi dans la boîte des plaquettes à phéromones qui imitent l’odeur de la sueur, pour les attirer. Quand ils s’approchent, ils sont aspirés à l’intérieur. » Ils meurent de déshydrata­tion. « Chaque jour, il doit bien y en avoir une vingtaine dans chaque piège. »« Cette technique est très efficace dans certaines configurat­ions, nuance Alain Carlon. Ça dépend des courants d’air, de l’emplacemen­t du jardin, de la terrasse.» Il donne quelques conseils à ceux « Au départ, je ne vous cache pas que j’étais assez sceptique, mais j’ai quand même tenté le coup. Pour voir. » La retraitée ne regarde pas à la dépense :  euros par mois, pour l’installati­on, la location, et la maintenanc­e des trois pièges. « Ça marche ! Depuis le mois de juin, je peux enfin lire sur mon transat, déjeuner et dîner dehors, sans me faire piquer. Je revis. » Liliane ne prend même plus la peine d’abaisser les moustiquai­res. « Je n’ai plus de moustiques dans la maison non plus.» Ces pièges à phéromones sont également en vente sur Internet. Autour de  euros l’un. Mais il faut en compter trois pour traiter environ  mètres carrés. Et se doter de bouteilles de CO et tablettes de phéromones. qui souhaitera­ient s’équiper. « Une fois les pièges installés, pour vérifier si la dispositio­n est la bonne, il suffit de regarder s’il y a des moustiques à l’intérieur. En déplaçant ne serait-ce que de deux mètres le dispositif, l’efficacité peut être très différente. » Dans la bataille contre le moustique tigre, il invite aussi les particulie­rs à s’attaquer aux gîtes larvaires. Certaines mairie, comme au Cannet-Rocheville, distribuen­t gratuiteme­nt un kit de pastilles. « Il s’agit de comprimés effervesce­nts, qu’on dispose dans les coupelles, soucoupes de pots de fleurs. » Il sort de sa sacoche une tablette. «C’est très concentré, avec un comprimé, on traite 250 litres d’eau. » Autre technique, recommandé­e par Liliane : « Mettre du sable dans les soucoupes. Comme ça, les moustiques ne peuvent pas pondre. » 1. Assainisse­ment Services. Tél. 04.93.69.23.97.

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(Photos Patrice Lapoirie) Liliane peut profiter de sa terrasse bordée de plantes sans se faire piquer. Sa tranquilli­té a un prix:  euros par mois de juin à septembre.
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Les pièges à phéronomes sont aussi disponible­s sur Internet. Alain Carlon, le Monsieur moustique à Assainisse­ment Service, a installé trois « pièges à capture » dans la propriété.

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