Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pas trop piquant Cette borne innovante chasse les moustiques en ville

- G.A. gaubertin@nicematin.fr

Quand on est originaire de Camargue, comme Simon Lillamand et Pierre Bellagambi, on sait ce que c’est que d’être attaqué par des hordes de moustiques quand vient l’heure de l’apéro. Et parce que les deux jeunes hommes ont de l’ambition, ils se sont lancés il y a cinq ans dans un projet pour le moins innovant : créer une borne éco-responsabl­e qui capture ces satanés moucherons au comporteme­nt vorace.

Une solution éco-responsabl­e

Jusque-là, rien de très original. Ce ne sont pas les premiers, en effet, à s’attaquer à cette question. Les dispositif­s anti-moustique sont légion, mais leur efficacité et leur impact sur l’environnem­ent sont souvent remis en question. « Nous, entame Simon Lillamand, on a toujours été porté sur les green technologi­es .» Et le cofondateu­r de la startup aixoise (basée au Technopôle de l’Environnem­ent) de fustiger « l’utilisatio­n abondante de produits chimiques ou de BTI », un larvicide d’origine pourtant biologique utilisé par de nombreuses communes pour traiter les grandes étendues susceptibl­es d’accueillir des sites larvaires. « Comme l’ont démontré les études du docteur Brigitte Poulin (chef du départemen­t Écosystème­s à l’Institut de recherche pour la conservati­on des zones humides méditerran­éennes, Ndlr), ce produit fait des dégâts sur l’environnem­ent et détruit toutes les larves, éclaire Simon Lillamand. C’est pourquoi nous nous sommes décidés à créer une solution pour démoustiqu­er en ville, de manière éco-responsabl­e, et surtout, sans abîmer la nature. » La start-up produit aujourd’hui une quarantain­e de bornes par semaine. Mais avant cela, il a fallu faire ses preuves.

 % d’efficacité

« Lorsqu’on a présenté notre projet au Parc naturel de Camargue, il a voulu tester cette solution. On a donc mis en place un test sur le village de Sambuc, avec dix bornes la première année, raconte Simon Lillamand. Là, ça fait trois ans qu’on a commencé l’expériment­ation, et à ce jour, résume-t-il, on a atteint 88 % de baisse de nuisance sur le village ». Concrèteme­nt, le taux de piqûre moyen est passé de 15,4 piqûres/10 minutes en zone non-démoustiqu­ée à 1,7 piqûre/10 minutes en zone démoustiqu­ée. Sur ce même village du Sambuc, le record pour une machine est d’avoir capturé l’an dernier 11 000 moustiques en à peine 24 heures. « Là-bas, avant la démoustica­tion, on ne mangeait plus dehors, fanfaronne le géniteur de ces bornes. Aujourd’hui, les habitants retrouvent du plaisir à rester en extérieur. »

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Avec du CO et des huiles essentiell­es, la machine simule l’odeur humaine pour piéger les moustiques.
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(Photos G. A) C’est à ce niveau, d’où est diffusé le parfum, que sont aspirés les moustiques.
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