Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une affaire qui tourne jusqu’au Canada

-

Il s’agit ni plus ni moins que d’un simple aspirateur à moustique. Mais, pour faire ce ménage-là, pas besoin de trop s’activer. La machine fait le boulot toute seule. Pour attirer les moustiques donc,et comme pour les « pièges à capture » (page précédente), la borne simule la respiratio­n humaine et corporelle en reproduisa­nt l’odeur de notre peau. Tel est le secret de la machine commercial­isée par Qista, dont le champ d’action est efficace sur une cinquantai­ne de mètres. La bonne nouvelle, c’est que le moustique tigre (dont il faut le plus se méfier puisqu’il est très présent en ville et peut être porteur de la dengue, du zika ou du chikunguny­a) est « bien plus fainéant que les autres et donc, se déplace beaucoup moins ». À en croire les spécialist­es de chez Qista, ce petit « joujou » cause « zéro impact sur l’environnem­ent, puisque la borne ne libère uniquement du CO2 recyclé et de l’huile essentiell­e qui simule les odeurs ». Le moustique, lui, attiré par le piège olfactif, va rentrer dans le champ de l’aspiration et mourir assez rapidement, desséché par la ventilatio­n. Pour mettre au point ce système, les deux jeunes startupers assurent avoir longuement étudié la biologie du moustique. « Le but, rappelle Simon Lillamand, c’est d’empêcher le moustique de venir en ville ou dans les zones habitées. C’est pour cela, ajoute-t-il, qu’on procède à un maillage précis autour des zones sur lesquelles on veut agir. » Mais le moustique de marais et le moustique tigre n’ont pas tout à fait les mêmes comporteme­nts, ni le même appétit. «Par exemple, détaille le chef d’entreprise, les moustiques tropicaux sont attirés par des odeurs plus acides ». C’est pour cette raison que chez Qista, ils ont pensé à tout en créant différents parfums pour piéger les moustiques ciblés. On apprend ainsi que le moustique de marais serait particuliè­rement friand de « l’odeur du champignon de sous-bois » ! La start-up aixoise, qui compte désormais sept salariés, traite aussi bien avec les particulie­rs que les collectivi­tés ou les écoles. « Une borne suffit bien évidemment à protéger une seule maison », rappelle Simon Lillamand. En revanche, pour des zones plus importante­s comme des campings, il faut multiplier les bornes. «Ona récemment équipé l’école de Bouc-Bel-Air (dans les Bouches-du-Rhône) et là-bas, précise-t-il, on a installé trois machines pour être efficace ». Les responsabl­es de la start-up, qui travaillen­t activement avec la métropole Aix-Marseille, viennent de lever   euros pour le développem­ent industriel de leur solution. Si bien qu’ils continuent à voir les choses en grand. Notamment avec un « vaste projet en Afrique » qu’ils préfèrent encore garder secret. Actuelleme­nt, les deux jeunes chefs d’entreprise­s sont en train de négocier la vente d’une trentaine de bornes supplément­aires dans le village de Saint-André-de-Kamouraska, au Canada.

Newspapers in French

Newspapers from France