Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Avant-match Nice-Naples : six supporters devant le tribunal
Ils ont entre 21 et 40 ans, sont tous les six insérés dans la société et se revendiquent supporters de l’OGC Nice, proches voire adhérents de l’association Populaire Sud. Dans la nuit de lundi à mardi, vers 2h30 du matin, à quelques heures du match de football qui opposait Nice à Naples, dans le cadre du tour préliminaire de la Ligue des Champions, ces fans du Gym ont décidé de perturber le sommeil des joueurs italiens. Lors du match aller, des supporteurs napolitains avaient eu, paraît-il, le même comportement antisportif. Problème: certains ultras ne se sont pas contentés de hurler dans un mégaphone aux abords d’un hôtel du quartier Saint-Isidore, à deux pas du stade. Ils ont allumé un impressionnant stock de pétards et de fumigènes. Un champ à proximité de l’hôtel s’est aussitôt embrasé. Alors que les sapeurs-pompiers s’affairaient à éteindre l’incendie qui a détruit 300 m2, les policiers ont interpellé, en plusieurs temps, des supporters. Certains avaient sur eux des engins pyrotechniques. Leurs mains sentaient la poudre. D’autres se demandent encore pourquoi ils se sont retrouvés en garde à vue.
Trois relaxes
Tous nient être les auteurs de ces dégradations, somme toute limitées. Aucune victime ne s’est manifestée. Mais des habitations et des véhicules ont échappé de peu aux flammes grâce à l’efficacité des pompiers. Les six supporters étaient jugés hier soir, dans le cadre d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nice pour « dégradations volontaires». Des avocats de la défense ont contesté la qualification du délit, en arguant du caractère involontaire de l’incendie. «Le champ était jonché de pétards en tout genre, c’est assez impressionnant», note le président Guillaume Saint-Cricq, en observant les photos prises par les enquêteurs. Un prévenu évoque un véritable «arsenal »« Tout le monde était au courant de ce qui allait se passer», remarque le magistrat. Le rendez-vous avait été fixé sur les réseaux sociaux. Mais qui a lancé les engins incendiaires? Mystère. Le procureur de la République, Vincent Edel, admet que les charges sont insuffisantes contre deux des six prévenus. En revanche, il requiert contre les quatre autres 600 d’amende et une interdiction de paraître aux abords du stade de l’Allianz Riviera: « L’honneur était sur la pelouse de Nice avec des joueurs qui ont attaqué jusqu’au bout, mais pas du côté de ces pseudos supporters », souligne le procureur, qui était dans les tribunes. Finalement, trois des prévenus seront relaxés. Trois autres écopent de quatre mois de prison avec sursis. Un avertissement sans frais. À noter que si le sommeil des riverains de l’hôtel a été agité, celui des joueurs napolitains ne semble pas avoir été perturbé. Ils ont gagné la rencontre deux buts à zéro.