Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Angoulême  : Dupontel hors Goncourt

Adapté du prix Goncourt éponyme, le nouveau film d’Albert Dupontel, Au revoir là-haut, a ouvert en beauté le dixième Festival du film francophon­e

- PHILIPPE DUPUY pdupuy@nicematin.fr

Après Cannes, Angoulême a le coeur qui pulse à 120 battements par minute pour Nahuel Perez Biscayart. Révélation du film de Robin Campillo (en salles depuis hier), le jeune acteur argentin donne la réplique à Albert Dupontel dans son nouveau film, Au revoir là-haut, présenté en ouverture du FFA

L’histoire de deux poilus rescapés des tranchées de 14-18, qui montent une arnaque aux monuments aux morts pour se venger de la société qui les a envoyés au casse-pipe. C’est le versant «anar» du roman de Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013, qui a séduit Albert Dupontel. Au point d’oser changer totalement de registre pour se lancer dans cette reconstitu­tion historique qui fait souvent penser au Jean-Pierre Jeunet d’Un long dimanche de fiançaille­s : « J’ai vu dans le texte de Pierre Lemaître beaucoup de réminiscen­ce avec la période que nous vivons », explique-t-il, visiblemen­t ravi de l’accueil réservé à son film par le public charentais.

Eblouissan­t Nahuel Perez Biscayart

En choisissan­t Nahuel Perez Biscayart pour lui donner la réplique, Dupontel ne s’est en tout cas pas trompé : même avec un masque lui couvrant une partie du visage pendant presque tout le film, le jeune acteur éclabousse une fois de plus l’écran de son talent. Il est déjà le grand favori des César, mais garde la tête froide : « Ce qui compte, ce sont les rencontres et les projets. Et pour l’instant, je n’en ai pas d’autres en France», confie-t-il. On ne se fait pas de souci pour lui : les propositio­ns ne devraient pas tarder à pleuvoir. En compétitio­n, on a vu Demain et tous les autres jours (sortie le 27 septembre), le nouveau film de Noémie Lvovsky (Camille redouble, Les Sentiments). L’histoire d’une petite fille qui, confrontée à la démence précoce de sa mère, s’invente un monde à elle, où les hibous domestique­s parlent. Le moins qu’on puisse dire est qu’on n’a pas trouvé le film très chouette (on s’y est même copieuseme­nt ennuyé). On n’est pas très fan, non plus, du nouveau projet de Guillaume Canet, Mon garçon (sortie le 20 septembre) : une sorte de Taken naturalist­e, signé Christian Carion (Joyeux Noël), dans lequel Canet, à vif et mal rasé, tient le rôle d’un père divorcé, qui enquête sur la disparitio­n de son jeune fils lors d’une classe verte en montagne. Un thriller qui débute plutôt pas mal, mais s’embourbe rapidement dans la neige fondue. Guillaume Canet n’y sauve finalement que lui-même. 1. Festival du film francophon­e d’Angoulême (22 au 27 août).

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