Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Militaires attaqués à Levallois: Hamou B. voulait partir en Syrie
L’état d’Hamou B., le suspect de l’attaque contre des militaires à Levallois le 9 août «ne permet toujours pas [...] une audition par les services de police» avant « plusieurs jours, voire plusieurs semaines », a indiqué hier le procureur de la République française François Molins. Mais l’enquête, désormais confiée à des juges d’instruction, a progressé malgré tout. Selon les images de vidéosurveillance, Hamou B., également manutentionnaire dans une grande surface, avait effectué un « repérage préalable » sur les lieux trois jours avant, au volant du véhicule de location de la société de VTC qui l’employait depuis mars. Sur deux téléphones, les inspecteurs ont retrouvé des recherches récentes, notamment à propos de billets d’avions Paris-Istanbul pour début septembre 2017, de la région d’Idleb en Syrie, qui est en partie contrôlée par des groupes djihadistes, ou de «la légitimité dans la religion musulmane de tuer des musulmans ou [...] des mécréants». Le téléphone saisi chez lui à Bezons (Val-d’Oise) comporte par ailleurs « une douzaine d’images relatives à Daesh». Le procureur a également souligné la proximité ancienne d’Hamou B. avec le mouvement fondamentaliste Tabligh. Mais « on n’a pas aujourd’hui d’éléments qui permettent d’affirmer qu’il aurait eu des connexions » avec Daesh, a déclaré François Molins. 1. Six militaires avaient été blessés, dont trois sérieusement, par une BMW qui avait délibérément foncé sur eux au moment de la relève, vers 8 heures, devant leur local de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), à l’ouest de Paris. Quelques heures plus tard, le véhicule avait été intercepté sur l’autoroute vers Calais et son conducteur, Hamou B., un Algérien de 36 ans, avait été blessé par balles alors qu’il refusait d’obtempérer.