Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sur la trace des Templiers dans un gîte de Trigance
Depuis vingt ans, l’ancienne commanderie de Saint-Maïmes abrite un gîte voué à l’observation de la vie sauvage, dans l’environnement préservé d’un plateau isolé sur le chemin du Verdon
Quelques kilomètres après la sortie de Comps-sur-Artuby, la départementale 71, qui conduit au Grand Canyon du Verdon, franchit un petit col à 1 000 m d’altitude, au lieu-dit Saint-Maïmes à Trigance. Sur la droite de la route s’ouvre une piste. Elle mène en une poignée de minutes à la commanderie de SaintMaïmes, un gîte vraiment pas comme les autres, dédié à l’observation de la nature. À l’origine labélisé par le WWF (Fonds mondial pour la vie sauvage), il s’agit de l’un des deux gîtes « Panda » du Var. Il fonctionne désormais sous l’égide des gîtes de France et du parc naturel régional du Verdon.
Un frère templier dans la solitude
Baignée de soleil, la commanderie est installée au sud d’un modeste sommet rocheux, au pied duquel s’étend une grande plaine cultivable, prolongée par une ravine qui descend vers l’Artuby. On se croirait volontiers au bout du monde, sur ce plateau qui inspire une grande sérénité, et pour lequel le sentier de grande randonnée GR 49 fait une boucle. C’est une ancienne commanderie templière, alors rattachée à l’abbaye SaintVictor à Marseille. Elle se trouvait sur un lieu de passage, pour rejoindre le pont romain du Tusset, qui relie les rives droite et gauche du Verdon. Au XIIe siècle, elle se composait d’une ferme et d’une chapelle, qui est aujourd’hui le seul vestige de l’époque templière. Un seul frère de l’ordre occupait la bastide de SaintMaïmes, se consacrant essentiellement aux travaux agricoles, avec l’aide de deux laboureurs.
Entre observation et randonnées
Marguerite Audier y accueille aujourd’hui les visiteurs. Parmi les précurseurs du retour à la terre d’après 1968, elle a longtemps élevé des chèvres dans cet endroit préservé, où la vie était alors assez rude. En 1995 elle y a aménagé un gîte, dans le prolongement de la chapelle templière. « Les gens y viennent spécialement pour observer la faune : les vautours, faucons, parfois l’aigle royal, mais aussi des espèces de papillons, de crapauds, de serpent et de chauves-souris. « D’autres viennent pour observer les étoiles, parce que le ciel est pur et qu’il n’y pas d’éclairage parasite. Et il vient aussi beaucoup de marcheurs, attirés par le Grand Canyon, les sentiers Martel et Vidal. « Beaucoup de nos visiteurs viennent de la région parisienne. Ils restent une semaine, parfois deux. » Une malle d’observation est à la disposition des visiteurs. Elle contient des cartes, des jumelles, et plusieurs publications sur la faune, la géologie, les randonnées, dont une étude réalisée spécialement pour la commanderie. « C’est un vrai plus pour ce gîte. » La commanderie abrite également l’atelier et la galerie du sculpteur Dominique Mercy.