Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« C’est une vraie passion »

Marc Richard, président de l’associatio­n Prune de Brignoles

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Pouvez-vous nous décrire la prune de Brignoles ? Elle est ronde, violette, avec une fine pelure blanche, ça s’appelle la pruine. Au niveau du goût, elle est plus amère et acide que la reine-claude ou la mirabelle, qui sont plus sucrées. Elle est moins juteuse aussi. Moi, je l’aime bien nature. Elle est excellente quand elle est transformé­e en pistole.

Qu’est-ce qui vous pousse à préserver cette variété ? C’est une vraie passion. Je suis Brignolais depuis ma naissance, j’ai toujours habité ici. J’ai eu des arbres de pardrigons offerts par mon grandpère. J’ai toujours eu envie de développer ça. De toute façon, je suis tellement mordu de tout ce qui touche à ma ville que j’en parle trop. Il faut tout de même le préciser, cette variété de prunier n’avait pas totalement disparu. Elle n’était plus cultivée, mais il restait quelques arbres sur la route de Camps et près du camping de Brignoles. Des gens en ont peut-être chez eux sans le savoir.

Quelles ont été vos démarches pour le protéger ? Au-delà de la plantation, nous avons déposé le nom de « Prune de Brignoles » à l’Institut national de la propriété industriel­le. Ça évite de se faire usurper notre produit. Connaissez-vous d’autres personnes qui ont un intérêt pour ce prunier ? Il y a deux ans, j’ai rencontré le jardinier du potager du roi à Versailles. Il était à Brignoles pour les vacances. Il a vu les deux pruniers pardrigons au musée des Comtes de Provence, il s’est rendu compte qu’il y en avait un au potager du roi. Louis XVI en a fait planter à Versailles ! J’ai aussi assisté à une conférence de pomologie, et le perdrigon violet figurait dans le catalogue des arbres fruitiers aux Jardins du Luxembourg, à Paris. Tout ça, ça nous encourage, ça augmente la valeur de notre prunier !

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