Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Envol vers les Antilles en prévention des ouragans Brignoles
Devant les prévisions menaçantes de la tempête Irma qui pourrait ravager les Antilles dès mardi, un détachement de l’UIISC7 a été dépêché pour protéger les populations
«
Je suis heureux que vous puissiez partir. Vous êtes des professionnels, montrez-le nous. Bonne mission à tous ». Hier matin, le lieutenant-colonel Gabriel, chef du régiment, s’est adressé au détachement qui décolle aujourd’hui de Paris, après y avoir reçu des instructions ce dimanche, pour rejoindre l’île de Saint-Martin. 57 sapeurs sauveteurs envoyés dans les Antilles en prévention du potentiel passage de l’ouragan Irma, estimé à partir de mardi ou mercredi par les autorités locales. Un phénomène naturel qui ferait écho à l’ouragan Harvey, qui a récemment ravagé le Texas et la Louisiane aux États-Unis.
Un départ en amont de la catastrophe
Habituellement mobilisée pour les situations d’urgence, en réaction à une catastrophe, l’UIISC7 vit cette fois une situation inhabituelle. C’est en prévention d’un sinistre que sont envoyés les sapeurs sauveteurs brignolais : «Ce type d’intervention est très rare pour nous. L’État a voulu préposer des moyens préventifs face aux inquiétantes prévisions. Après l’ouragan passera peut-être au large. Étant d’astreinte nationale en ce moment, nous répondons à l’appel », affirme le lieutenant-colonel Gabriel. Une arrivée en amont qui rendrait l’intervention des sapeurs sauveteurs plus rapide, et permettra d’atterrir dans de bonnes conditions. Voire d’atterrir tout court : «Nous partons ce matin (lundi) de Paris pour arriver juste avant la fermeture de l’espace aérien là-bas », précise le commandant Philippe, chef du détachement.
Face à l’inconnu
La conjoncture des événements présente une contrainte pour l’intervention du détachement : l’imprévisibilité des potentiels dégâts dans les jours à venir. « La grande inconnue, c’est l’intensité d’Irma. C’est pourquoi nous devons rester humbles face à la nature », rappelle le chef du régiment. Une situation qui a nécessité une préparation plus spécifique : «Notre départ débouche sur deux jours d’étude de la situation. Arrivés là-bas, nous prendrons contact et effectuerons des reconnaissances, avant de nous confiner pendant la tempête », détaille le commandant Philippe. Pour sa première intervention avec l’UIISC7, l’officier confie ressentir « une alliance de curiosité, et d’appréhension liée à ce nouveau défi ». Pour faire face aux conséquences de l’ouragan, les sapeurs sauveteurs ont prévu tout un dispositif. Du matériel nécessaire à la production d’eau potable, des maîtres chiens pour la recherche de personnes, ou encore des drones pour adapter les interventions tactiques. De quoi assurer leur mission auprès des populations et participer au retour de la vie locale.