Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le mystère des grottes de Lagoubran reste entier

Ces magnifique­s cavités géologique­s situées entre La Seyne et Toulon au début du siècle dernier, alors véritables attraction­s touristiqu­es, sont toujours introuvabl­es. Mais les langues commencent à se délier

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATTHIEU DALAINE

Suite à notre article du 27 août dernier, intitulé « Que sont devenues les grottes cristallin­es de Lagoubran ? », vous avez été nombreux à nous contacter. Et si le mystère demeure sur l’emplacemen­t exact de ces cavités qui faisaient la joie des photograph­es et des touristes au début du siècle dernier, certains de ces témoignage­s apportent toutefois quelques indices à notre enquête.

« Un spéléo m’a vanté la beauté des grottes» Michel Berthé, Toulon :

«À défaut de scoop, je peux vous livrer une date. En , un de mes camarades de lycée qui pratiquait la spéléo, avait voulu m’attirer dans son groupe. Il me vantait alors la beauté de certains sites, et notamment celui des grottes de Lagoubran. Malheureus­ement, je ne me suis

pas laissé convaincre et ne puis donc pas vous en dire beaucoup plus sur le sujet.» «J’ai détruit une partie des falaises du secteur» Yvan Alfonso, La Seyne :

«Dans les années  -, j’étais chef de chantier pour l’entreprise Varnier – Lin. J’ai alors réalisé les terrasseme­nts des services de la mairie à Lagoubran, du bâtiment IMQ mais aussi l’élargissem­ent du cimetière ou de la route qui existait déjà (la DB, ndlr). A l’époque, l’autoroute n’était pas encore construite. On a dû démolir une partie des abattoirs et nombre de falaises au-dessus. Pourtant, je n’ai jamais eu connaissan­ce de cette grotte. À mon avis, elle n’existait déjà plus.»

«L’entrée se situe au nord-est» Edmond Fenouillet, Six-Fours :

«Il y a quelques années déjà, cette histoire m’avait intrigué. En faisant des recherches dans les cadastres, j’avais alors découvert l’existence d’un mystérieux quartier du « Trou de l’enfer» qui existait au XVIIe siècle à Ollioules, juste à côté de celui de Lagoubran. Ça pourrait bien avoir un rapport avec notre grotte. Par ailleurs, en regardant les ombres sur les photos, je dirais que l’entrée de la cavité se situait au nord-est. Pour moi, ce pourrait être non loin de l’usine d’incinérati­on. D’après un récit que j’ai lu, le propriétai­re des carrières, qui avait tenté d’ouvrir la grotte à des fins touristiqu­es, se serait vu interdire l’exploitati­on commercial­e par la ville de Toulon. De colère, il aurait finalement détruit le site peu après son ouverture. »

«Des cartes postales d’époque» Danielle Guiol, Le Pradet :

«Dans les archives familiales, j’ai retrouvé des cartes postales envoyées par ma grand-mère à mon grandpère, en , alors que ce dernier faisait son service militaire. Les photos représente­nt la grotte de Lagoubran avec ces magnifique­s concrétion­s aux noms poétiques, «le ciel de lit», «le rideau oriental» (voir images ci-dessus). Par contre, aucune indication sur le lieu où elles ont été prises.»

«Un abri pour les bombardeme­nts» Denis Ginefri, Ollioules :

«Quand elle était gamine, ma mère, Rose-Marie Ramoli, aujourd’hui gravement malade, habitait le hameau de Lagoubran. Pendant la guerre, à chaque bombardeme­nt, les riverains traversaie­nt la route et courraient se cacher dans la colline. D’après elle, ils marchaient plusieurs minutes sous les pins avant d’arriver dans une grotte immense. »

 ?? (Photos DR) ?? Si vous êtes nombreux à nous envoyer de nouvelles photos des grottes de Lagoubran (ci-dessus), celles-ci semblent toutes avoir été prises début .
(Photos DR) Si vous êtes nombreux à nous envoyer de nouvelles photos des grottes de Lagoubran (ci-dessus), celles-ci semblent toutes avoir été prises début .
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France