Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
e Bol d’Or : fête sportive et populaire
La 81e édition de la célèbre épreuve d’Endurance se tient ce week-end sur le circuit PaulRicard. Près de 60 000 fans de « sport méca » s’y retrouvent, et pas seulement pour admirer les champions
On ne sort pas indemne d’un passage au Bol d’Or. Le choc est sonore, d’abord. Un bourdonnement tel que vous avez parfois l’impression d’avoir la tête dans un essaim. Visuel ensuite : des motos sur la route, des motos sur la piste, des motos au camping. Des milliers et des milliers de motos. Des grandes, des grosses, des petites, des vieilles. On se croirait à un défilé de mode où ce n’est peut-être pas que la taille du pot qui compte, mais où la recherche du plaisir se niche jusque dans les courbes de la bulle. Quant au parfum, c’est un mix d’huile moteur, de friture, de pneu cramé et de testostérone.
Rupteur et cassoulet
Bref, amoureux d’air pur et du chant des passereaux, passez votre chemin. S’il y a de drôles d’oiseaux, ceux-ci préfèrent vrombir que piailler. La plus célèbre course de motos du monde est une expérience sensorielle unique, abrasive, après laquelle courent (volent !) entre 50 et 70 000 personnes chaque année. Depuis deux ans que l’épreuve d’endurance est revenue dans le Var, en fait. Et si les fans viennent assister à un spectacle extrême – on parle de bolides à 350 km/h dans la ligne droite du Mistral – la plupart se rendent aussi au Paul-Ricard pour profiter de son ambiance festive incomparable. Un saut au camping suffit à s’en rendre compte. Ici, les apéros improvisés entre voisins de tente des quatre coins de France se font au son du « rupteur », moment extatique pour le spectateur qui se bouche les oreilles quand la limite du régime moteur est atteinte. Là, un « wheeling » (« roue arrière ») vient interrompre un cassoulet à l’heure du goûter. Et si les nostalgiques regrettent la « grande époque » du Bol, où les châssis finissaient sur un brasier au lever du soleil, force est de constater que la modération introduite au Castellet ces dernières années n’a en rien fait baisser la température de l’événement. Amis de la poésie, bonjour : à l’heure où vous lisez ces lignes, les artistes sont toujours en piste, et le public, toujours pas couché !