Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le projet de piscine fait déjà des vagues

Malgré des voix discordant­es, l’intercommu­nalité va adopter une compétence lui permettant d’envisager la réalisatio­n – probableme­nt à long terme – d’un complexe nautique sur son territoire

- PHILIPPE ZAMARI pzamari@varmatin.com

Technique, austère, mais nécessaire : les élus communauta­ires ont planché sur les futures nouvelles compétence­s de Coeur du Var, mardi soir au Luc (lire « le décodeur »). Le débat était l’occasion pour le président Jean-Luc Longour de poser sur la table un projet à (très) long terme, à savoir la constructi­on d’un centre aquatique en Coeur du Var.

« Le logement, plus important qu’une piscine »

Mais la compétence nécessaire à cette volonté était en balance, notamment avec celle concernant l’habitat. De quoi provoquer de vives opposition­s, à commencer par celle du maire de Besse, Claude Ponzo : « Le logement est un sujet essentiel pour les habitants, bien plus qu’une structure qui va très vite devenir une charge, alors qu’une piscine couverte a été construite à Brignoles, à 15 kilomètres d’ici », estime l’ancien président de Coeur du Var. Il pointe aussi « le risque de voir les communes perdre la gestion de leurs équipement­s, au profit de l’intercommu­nalité » (1). Jean-Luc Longour rappelait qu’« il n’a jamais été question de dépouiller les communes de leurs équipement­s. C’est une menace que tu brandis depuis le début du mandat, alors que ça n’a jamais été notre philosophi­e. D’ailleurs, la définition de l’intérêt communauta­ire, c’est nous, représenta­nts des communes, qui la décidons, collective­ment (...). Cet équipement répond à une demande de la population, à commencer par les scolaires, y compris les collégiens de ta commune, à Besse, qui ont manifesté, au printemps, leur désarroi en la matière : ils n’ont pas accès à la piscine de Brignoles ! » Au sujet de la compétence habitat, Gabriel Uvernet la qualifiait sans ambages d’« usine à gaz », et précisait que l’« on peut très bien inclure tous ces enjeux – réhabilita­tion du parc ancien, résorption de l’habitat insalubre, constructi­on de logements sociaux ou non, etc. – pour lesquelles les communes demeurent compétente­s dans le Scot, avec l’aide de l’Audat (2). Rien ne nous empêche d’agir. » Thierry Bongiorno ajoutait qu’il « fera partie de ceux qui s’engagent, et qui veilleront à ce que l’étude soit bien lancée dans les deux ans. On n’a rien à craindre avec ce cadre-là. »Le maire de Gonfaron expliquait avoir d’abord été favorable à la compétence habitat, avant de se raviser pour ce projet d’équipement. Le conseiller départemen­tal Dominique Lain a, lui, fait « le chemin inverse. À cause du risque de voir tous les équipement­s tomber dans l’intercommu­nalité. Et aussi parce qu’en tant que Lucois, j’observe que nous avons déjà à ce jour une piscine, certes ouverte, sur la commune. »

« Montrer que Coeur du Var avance »

Là encore, Jean-Luc Longour se voulait rassurant : « si on abandonne un jour le centre aquatique, nous n’aurions qu’à définir ensemble un autre projet d’intérêt communauta­ire. Encore une fois, ce sont vos décisions, elles sont souveraine­s ! » Le président rappelait l’intérêt de réaliser «un tel équipement, pour nos habitants, mais aussi en termes d’attractivi­té touristiqu­e. Nous devons montrer que le territoire est dynamique, que Coeur du Var avance ! » Sans les voix, notamment, des maires Catherine Altare (Puget-Ville) et Claude Ponzo (Besse), qui se sont exprimés contre, ni celles de Robert Michel (Pignans), Yannick Simon (Cabasse) et du conseiller départemen­tal Dominique Lain, qui se sont abstenus, la délibérati­on a été adoptée à la majorité. Les élus ont désormais deux ans pour définir l’intérêt communauta­ire d’un centre aquatique intercommu­nal, et lancer les études préalables à sa réalisatio­n. Qui diront où et de quelle manière cet équipement devrait – ou pas – voir le jour en Coeur du Var. Ce qui laisse augurer encore de nombreuses années (des décennies) avant qu’un toit vienne abriter les allers-retours en crawl des nageurs du pays lucois...

1. En l’absence de définition de l’intérêt communauta­ire pour cet équipement précis, la compétence deviendrai­t générale, ce qui sous-entend que les équipement­s sportifs, culturels et d’enseigneme­nt des communes tomberaien­t de facto dans le giron intercommu­nal. 2. Agence d’urbanisme de l’aire toulonnais­e

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(Photos P. Z.) Les futures nouvelles compétence­s de Coeur du Var, concernant le projet de centre aquatique et la contributi­on au financemen­t du Sdis ont été adoptées, mais pas sans opposition­s...

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