Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le Secours populaire pointe une hausse inquiétante
Selon le traditionnel baromètre Ipsos-Secours populaire Français sur la pauvreté et la précarité, la France compte toujours plus de pauvres. Le Var n’échappe à cette augmentation
La reprise économique annoncée par tous les experts ne profite visiblement pas à tout le monde. Comme le montre le baromètre Ipsos-Secours populaire Français sur la pauvreté et la précarité, la France compte toujours plus de pauvres. « En dix ans, le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (environ 970 euros/mois) a progressé d’un million, pour atteindre désormais les 9 millions de Français », déclare Olivier Masini, en charge de la communication pour la fédération varoise du Secours populaire. Avec ses 1 256 permanences, l’association humanitaire est bien sûr aux premières loges pour constater cette aggravation de la situation. « En 2016, on a accueilli près de 3 millions de personnes, contre 1,8 million en 2008 », précise encore Olivier Masini. Huit ans après, la crise économique fait toujours des ravages. Le Var, on s’en doute, n’y échappe pas. « Le nombre de personnes accueillies, tous publics mélangés, a augmenté de 10 à 15 % par rapport à l’an dernier », affirme Joëlle Cavallero, la secrétaire générale de la fédération départementale du Var du Secours populaire. Et d’ajouter : « Les jeunes de moins de 25 ans sont de plus en plus nombreux. Ce qui nous a poussés à ouvrir un espace qui leur est dédié ».
Toujours plus de jeunes et de seniors
Les jeunes ne sont pas les seuls à tutoyer la pauvreté. Les seniors de plus de 60 ans aussi éprouvent de plus en plus de difficultés. Au niveau national, le Secours populaire en a aidé plus de 246 000 en 2016, contre 165 000 en 2008. « Et 11 % d’entre eux déclarent avoir une activité rémunérée car leur pension ne leur suffit pas », renchérit Olivier Masini. Pour le Secours populaire du Var, l’accueil d’un public toujours plus nombreux pose problème. « Que ce soit les subventions du conseil départemental ou les dons, nos ressources n’augmentent pas », confie Joëlle Cavallero. Pas question pour autant de durcir les critères d’attribution des aides. « Le premier accueil se fait toujours sans condition. Si quelqu’un pousse notre porte, c’est qu’il en a vraiment besoin », réaffirme avec force Isabelle Ranucci, la responsable de la permanence de Toulon.