Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Financemen­t du Sdis: le casse-tête

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Dans la série « dossier compliqué », voici le deuxième... Les élus étaient donc invités à se prononcer sur l’exercice d’une autre compétence par Coeur du Var au 1er septembre 2018 : la contributi­on au financemen­t du Sdis, en lieu et place des communes. En théorie, pourtant, rien de bien sorcier: chaque année, selon un calcul complexe, les communes sont tenues par le Sdis – le service départemen­tal d’incendie et de secours – de verser une contributi­on financière à leur budget. Oui mais. Car il y a un mais, et il est de taille. Mise en place depuis 2016, la nouvelle «clef de répartitio­n» – le savant calcul pour savoir ce que chaque commune doit payer – est vertement contestée par de nombreuses communes varoises, dont Cabasse, Le Thoronet et Puget-Ville, membres de Coeur du Var. Elles s’estiment les grandes perdantes de ce nouveau mode de calcul. Tandis qu’a contrario, par exemple, la commune du Luc a vu sa contributi­on fortement baisser, passant d’environ 900 000 à 400 000 euros. « Nous sommes toujours au tribunal, nous refusons cette hausse de 400 % », lançait Yannick Simon, le maire de Cabasse. « Si la communauté de communes prend cette compétence, qu’adviendrat-il de ces actions en justice ? Et aussi : sur quels critères seront calculés les fonds de compensati­on entre les communes et l’interco ? Ce que nous payions en 2016 ? Ce qu’on nous demande en 2017 et que nous contestons ? » « Pour les recours, ils se poursuivro­nt : l’intercommu­nalité se substituer­a aux communes », répondait le président Longour. «Et pour les compensati­ons, aucune raison d’être inquiet, puisque nous les déciderons nous-mêmes, élus communauta­ires, par le biais de la Commission locale d’évaluation des charges transférée­s. » Le maire du Cannet soulignait la nécessité d’intégrer cette compétence pour « améliorer notre coefficien­t d’intégratio­n fiscal, faute de quoi nous risquons de perdre des financemen­ts. » Robert Michel pointait « de trop grandes incertitud­es juridiques et financière­s dans ce dossier. Et si on va au Conseil d’État, ça va durer quatre ans encore ! » À l’heure du vote, la délibérati­on était finalement adoptée, par 22 voix pour, 7 contre et 7 abstention­s.

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