Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Dans l’attente de jours meilleurs
Le gouvernement a dégainé mardi son arme absolue contre la montée du chômage : la trimestrialisation des commentaires qui a incité à parler d’autre chose une ministre du Travail de plus en plus mal nommée. Pas un mot de regret. Pas une phrase d’explication. Sinon que tout est la faute d’une crise dont on nous garantissait qu’elle était terminée. Fondées sur le postulat qu’il est plus facile d’abaisser le niveau d’attention portée à un grave problème que d’augmenter l’efficacité des fonctionnaires traitants, viendront ensuite l’annualisation puis la « décennisation » des fléaux sociaux. Ainsi, les médias pourront-ils utiliser l’espace désormais soustrait au catastrophisme pour publier des recettes de cuisine dont dépend le moral des ménages. Il convient de souhaiter la création d’un embargo sur tous les sujets qui fâchent en même temps qu’une vision plus optimiste de ce qui ne va pas. Pourquoi les profs de philo ne feraient-ils pas remarquer à leurs élèves qu’un train qui n’arrive pas à l’heure est aussi un convoi à bord duquel pourront monter les retardataires ? On attendra donc des jours meilleurs sans s’attarder sur les plus mauvais, rassurés par une stratégie de petit épicier qui, pour faire bon poids sur la balance des jeux du cirque, se proposent déjà d’ajouter aux Olympiades le
championnat du monde de rugby.