Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le bon vin tourne au vinaigre

Jouant les intermitte­nts du spectacle, les Toulonnais sont passés à côté d’un succès. Faute d’avoir su tuer la rencontre, ils se sont fait assommer par des Bordelais opportunis­tes

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On s’interrogea­it lors de la présentati­on du match entre Bordeaux et Toulon en titrant : «Grand cru ou vin de messe ? ». Après coup (si on ose s’exprimer ainsi en pareil cas), on pourrait parler de « belle cuvée » pour les vendanges de la première période, et « vinaigre » pour la suite de la récolte. Comme on avait pu le voir à Clermont où il avait échoué de peu, le RCT est passé, samedi en fin d’après-midi, à côté d’une florissant­e moisson de points, face à Bordeaux-Bègles qui a tout fait pour conserver son invincibil­ité à domicile. Mais les Toulonnais ont manqué – une fois de plus – de constance. Un nouveau passage à vide, de la 41e à la 60e minute de jeu, leur a été fatal. C’est d’autant plus regrettabl­e que les Varois ont retrouvé en fin de rencontre tout leur allant. Ils ont même terminé plus fort que leurs adversaire­s, finissant sur leurs talons. Mais le mal avait frappé peu avant. La nouvelle infériorit­é numérique (50e minute) aura probableme­nt coûté une victoire qui semblait s’être dessinée en première période avec la main mise des Toulonnais sur le ballon. Si ce nouveau carton jaune explique en partie la déconvenue des Varois, il ne peut pas en être une excuse pour autant. Les hommes de Galthié, qui avaient su prendre le large – ils menaient de 15 points (318) (E après une demi-heure de jeu –, ont encaissé par la suite un cinglant 27-3 (3021) entre la 36e et la 62e minute de jeu, alors à sens unique. Vingt-cinq minutes de jeu au cours desquelles Bordeaux-Bègles s’est refait la cerise, ne laissant aux Varois que les queues.

Une hotte de fautes individuel­les

Comment expliquer un tel passage à vide, quand on sait (les GPS en témoignent) que Bastareaud et ses partenaire­s ont fini plus fort lors des toutes dernières minutes ? Ce coup de mou est-il dû à une fragilité mentale, un manque de concentrat­ion, une absence de lucidité, une difficulté technique, une coupable gestion de jeu, un coup de moins bien ? Il y a probableme­nt un peu de tout ça. Si on ajoute au tableau des petites mais récurrente­s fautes individuel­les des Rouge et Noir en mode « on-off », vous vous retrouvez face à une équipe de l’UBB requinquée, qui profite à plein du préjudicia­ble passage à vide. Si les Toulonnais peuvent se flageller, leurs adversaire­s, revenus après la pause dans un tout autre état d’esprit, ont tout de même su mettre la réussite de leur côté. Un groupé pénétrant rondement mené, une charnière qui coulissait bien, un jeu rapide, des montées défensives agressives ont eu raison de Tillous-Borde et ses partenaire­s, alors empruntés. Sans la faillite de leur buteur (il a laissé en route dix points en signant un petit 3/7, soit 42 % contre 86 % au cours des six premières journées), les hommes de Jacques Brunel n’auraient pas connu un tel décrochage qui n’avait, au demeurant, rien de définitif. Malgré tout, côté toulonnais, ce premier bloc de sept rencontres (4 victoires

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