Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Quelles conséquences pour notre santé?
Les professionnels de la désinsectisation pointent du doigt le risque sanitaire que constitue la prolifération de ces nuisibles en tout genre. Mais qu’en est-il vraiment ? Pascal Delaunay, entomologiste médical au CHU de Nice et spécialiste du moustique Tigre, se veut rassurant. D’abord parce que toutes ces bébêtes ne transmettent pas forcément de maladies. « C’est le cas par exemple des punaises de lits qui ne sont qu’un nuisant. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas d’enjeu sanitaire, précise le Dr Delaunay. C’est d’ailleurs pour cela que le centre d’expertise des vecteurs a mis en place un groupe de travail spécifique sur les punaises de lit qui a
émis l’an passé des recommandations pour tenter d’endiguer ce problème qui
est en réalité mondial. » Car la plupart de ces nuisibles, ou plutôt les maladies qu’ils peuvent propager, font l’objet d’une attention toute particulière des autorités sanitaires.
Leptospiroses en hausse, mais…
« C’est notamment le cas du moustique Tigre dont la surveillance est bien organisée », rappelle l’entomologiste. Or il n’a pas été constaté, du moins pour l’heure, d’explosion de pathologies en lien avec la prolifération que dénonce la CS3D. Le Dr Mathieu Picardeau, responsable du centre national de référence sur la Leptospirose,
à l’institut Pasteur, confirme que le nombre de cas de cette maladie véhiculée par les rongeurs a doublé
en France. « Il est passé de 300 à environ 600 en 2014 et se maintient depuis à ce niveau, en France comme d’ailleurs dans la plupart des autres pays européens, sans que l’on sache réellement pourquoi. L’augmentation du nombre de rongeurs pourrait être une explication, mais il est plus probable que la cause de cette hausse soit davantage liée à des raisons climatiques et à des hivers plus doux propices au maintien de la bactérie. » Rien n’indique, du moins pour le moment, que cette prolifération nuit significativement à notre santé.