Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Neuf hommes condamnés après l’une des plus grosses saisies de cannabis par la PJ de Toulon
Deux ans après l’une des plus importantes saisies de cannabis réalisée par la police judiciaire (PJ) de Toulon ces dernières années, le couperet est tombé hier devant le tribunal correctionnel de Toulon. Au-delà de cette prise importante de 250 kg de résine de cannabis, découverts à bord d’un véhicule faisant le trajet entre l’Espagne et le Var, ce sont les contours d’une association de malfaiteurs, relativement bien structurée, qui ont été mis au jour par les enquêteurs et la justice. Neuf hommes ont comparu ces deux derniers jours pour s’expliquer sur une série de voyages organisés entre l’Espagne et une résidence de vacances, à Puget-sur-Argens, où était stockée la drogue, avant d’être écoulée dans l’ouest-Var. Filatures, sonorisation d’une voiture de sport volée, géolocalisation, vidéosurveillance des péages… Les enquêteurs de la PJ ont déployé « tous les moyens autorisés par la loi » pour confondre une équipe sur ses gardes, utilisant des messageries cryptées et des téléphones équipés de puces étrangères (USA et Royaume-Uni). Au moins un véhicule, des sommes d’argent (liquide ou placées sur des comptes courants), des armes, gilets pare-balles et autres ont été saisis. Au cours de l’enquête, il est apparu que le réseau s’approvisionnait auprès de fournisseurs du côté de Perpignan, puis directement à Malaga en Espagne – dont deux ressortissants étaient sur le banc des prévenus à Toulon.
Un blanchiment ludique
Le principal animateur du groupe, un habitant de SixFours, blanchissait ses revenus, à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros, en effectuant… des paris sportifs, dont certains se sont avérés payants. « Une addiction », a plaidé son avocat, Me Bertrand Pin. Les avocats de la défense ont globalement tenté de minimiser les rôles de leurs clients présentés comme de simples «exécutants pour le compte de donneurs d’ordre jamais inquiétés », selon l’expression de Me Julien Pinelli. Sans convaincre le tribunal qui a infligé jusqu’à six ans de prison aux protagonistes, assortie d’amendes (pour trois d’entre eux) de 50 000 euros, conformément aux réquisitions du procureur.