Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Des cellules qui sauvent des vies

A 29 ans, Valentin Wolff, habitué à donner son sang, est devenu donneur de moelle osseuse. Une démarche synonyme d’espoir de guérison dans le traitement de maladies graves

- VICTOR TILLET

Pour lui, donner de la moelle osseuse est un acte « tout ce qu’il y a de plus normal » . Mais quand il en parle, ses interlocut­eurs lui rétorquent que c’est une action « héroïque ». Lors d’un don du sang, début 2017, au Val, Valentin Wolff, chef d’entreprise dans le transport privé, rencontre Jean- Luc Boutry, vice-président du Rotary club de Brignoles. Ce dernier mène, depuis 2014, une campagne de sensibilis­ation au don de moelle osseuse. Cette substance produit les cellules souches hématopoïé­tiques (CSH), qui sont essentiell­es pour le corps humain, car elles assurent la production des cellules sanguines, et permettent de soigner certaines maladies. Touché par cette démarche qu’il ignore, le jeune homme s’inscrit sur le registre des donneurs de France, inclus lui-même dans un fichier mondial.

Génétiquem­ent compatible

La difficulté, dans le cas d’une allogreffe (à base de CSH d’une autre personne, contrairem­ent à une autogreffe), est de trouver un donneur génétiquem­ent compatible au patient. « Une chance sur quatre dans le cercle familial, et une sur un million en dehors », souligne Valentin Wolff. En février 2017, il remplit un questionna­ire, rencontreu­n médecin pour vérifier ses antécédent­s, et fait une prise de sang pour établir son profil. Heureuse surprise, on lui annonce une compatibil­ité potentiell­e à peine un mois plus tard: « Je ne m’attendais pas à ce que ça aille aussi vite », témoigne-t-il. S’en suivent alors d’autres tests sanguins pour s’assurer de la compatibil­ité, et que le donneur est toujours en bonne santé, se faisant notamment dépister de l’hépatite ou du sida. « Avant même l’ultime validation, j’ai ressenti que ça allait être bon », assure Valentin Wolff. Le prélèvemen­t devant se faire auplus près avant la greffe du patient, c’est finalement le 4 octobre dernier qu’il se rend à l’Institut Paoli-Calmettes à Marseille pour l’effectuer ( voir ci-dessous).

Don anonyme

Malgré le peu de contrainte­s administra­tives qu’im- plique le don de moelle osseuse, il est étroitemen­t encadré par la loi. Celle-ci impose notamment au donneur de signer un avis de consenteme­nt devant un magistrat du tribunal de grande instance. « Pour s’assurer que toutes les démarches ont été respectées et que la décision n’est pas forcée », indique ValentinWo­lff. Autre règle inflexible, le respect de l’anonymat entre le donneur et le receveur, excepté s’il provient de la même famille. Ainsi Valentin Wolff ignorera si son don est parti à l’autre bout de la planète ou dans le village voisin. En revanche, le receveur pourra lui adresser une lettre anonyme pour le tenir informé de son état de santé. Sans nouvelles, pour l’instant, sur la réussite ou non de son don, le jeune homme ne « passe pas un jour sans penser à ce patient » à qui il est désormais lié à jamais.

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(Photo Gilbert Rinaudo) Jean-Luc Boutry a sensibilis­é Valentin Wolff au don de moelle osseuse.

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