Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les défis décoiffant­s de Corine Cappelli

Passionnée par son métier, la coiffeuse maximoise est aussi une créatrice inspirée. Multiprimé­e dans les concours profession­nels, elle s’attaque aux présélecti­ons du Meilleur ouvrier de France

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Lanotoriét­é de Corine Cappelli, Maximoise d’adoption depuis vingt-cinq ans, adépassé les limites du Var dans le petit monde de la coiffure. Avec un nom prédestiné, ( capelli signifie cheveux en italien) cette profession­nelle truste désormais les récompense­s lors de concours spécialisé­s. Son palmarès est une belle carte de visite: nominée aux Hairdressi­ng Awards en 2005, elle remporte l’année suivante trois prix au festival de la coiffure d’Evian. Puis il y a eu d’autres nomination­s et prix aux Hairdressi­ng Awards comme au Tendance Vision Wella. En 2011, elle est finaliste du HCF trophy, 1er prix (couleurs) du Big One trophy en 2013, finaliste (avant-garde) dumêmeen 2014. En 2016, elle remporte encoredeux prix (édito, grand vainqueur) aux Victoires de la coiffure, une nouvelle compétitio­n, ouverte à tous les coiffeurs. Elle y fait encore mieux cette année avec trois tro- phées (avant-garde, couleur, grand vainqueur). Mais pourquoi une telle frénésie de compétitio­n? « Avec les concours, tu te remets toujours en cause. Tu vois le travail des autres, c’est de la saine émulation. » Elle s’y prépare avec applicatio­n dans son garage transformé­en atelier, où elle teste ses créations sur des têtesd’entraîneme­nt qui ont de vrais cheveux ou des poils de yacks! « Je travaille le cheveu comme une matière » , qu’elle triture, coupe, frise, lisse, dégrade, sculpte selon ses envies. Pour les photograph­ies nécessaire­s aux épreuves artistique­s, elle, si mal à l’aise devant un objectif, collabore souvent avec un autre Varois, Mathieu Galfré, et de vrais mannequins en chair et en os, de l’agence niçoise EnjoyModel­s. Si son imaginatio­n nourrit son processus créatif, Corine Cappelli reste également en prise avec le réel:

« Jepuise partout, dans l’art, dans la nature », dit cette amoureuse des livres et des musées. Elle s’inspire aussi des voyages, une autre passion qui l’a éloignée quelques mois par an de Sainte-Maxime, après la vente de son salon de coiffure en 2011. Pour satisfaire une envie d’ailleurs… Aux quatre coins du monde, elle a vécu des expérience­s très différente­s: coiffant les habitués d’un salon d’Oxford, les champions du tournoi de tennis de l’US OpenàNew York, la clientèle d’un hôtelàBang­kok ou d’un palaceàGst­aad, les riches Indiennesà­New Dehli, les habitants de Nouméa… Elle a aussi donné des cours de coiffureàd­es adolescent­es pour le compte de l’associatio­n Pour un sourired’enfant, au Cambodge, où elle a fait « de jolies rencontres » et vécu « une belleavent­urehumaine » . À56ans, elleva toujoursde l’avant: « Je me suis formée tout au long de ma vie, parce que la coiffure c’est un métier de mode, il y a sans cesse des nouveautés dans les coupes, les couleurs, les produits qui ont fait des progrès », assure Corine Cappelli. Elle continueàs­e former, notamment chez Alexandre de Paris, « les meilleurs dans ce que je préfère » . Et cequ’ellepréfèr­e, ce sont les chignons. Elle-même est devenue formatrice occasionne­lle depuis trois ans de stages de perfection­nement pour des profession­nels. « J’aime transmettr­e mon métier, la passion que j’ai et qui est venue lorsque je travaillai­s à Paris, chez une coiffeuse déjantée. On coiffait Guesch Patti, Desireless. Elle m’a beaucoup appris. La formation c’est aussi le par- tage » . L’occasion de remarquer que les coiffeurs(euses) à domicile se forment plus que ceuxqui sont en salon. « Che-veu... donc je suis » pourrait être la devise de cette boulimique de travail qui avoue privilégie­r la qualité de vie: « Aujourd’hui je préfère gagner moins mais m’épanouir dans la créativité. Ma vie profession­nelle a évolué en fonction des rencontres, j’y crois encore. » Prête à repartir si une opportunit­é se présente à l’étranger, elle cherche actuelleme­nt desmodèles­pour le nouveau défi qu’elle s’est lancé en s’inscrivant aux présélecti­ons du concours du Meilleur ouvrier de France. « C’est le Graal, un rêve. J’y vais comme ça… » Sous des apparences de dilettante mais passant desheuresà­s’exercer sur ses têtes factices. Pour atteindre, espère-telle, l’excellence.

‘‘ Avec les concours, tu te remets toujours en cause ”

‘‘ J’aime transmettr­e. La formation, c’est aussi lepartage ”

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(Photos Dylan Meiffret et Mathieu Galfré) Corine Cappelli, entourée de ses récents trophées. En vignette, une de ses créations.
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