Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Johnny, ultime entretien avec une légende
Musique France 2 diffuse Johnny, la France rock’n roll, un documentaire inédit tournée cette année à Los Angeles
Johnny Hallyday s’est éteint hier, à l’âge de 74 ans. En avril dernier, à Los Angeles, le chanteur avait accordé une longue interview à Daniel Rondeau et JeanChristophe Rosé. Ce dernier, auteur et réalisateur du documentaire Johnny, la France rock’n roll, évoque cette rencontre. Comment avezvous convaincu Johnny de se raconter ? Il y a un faisceau de circonstances qui ont fait que, peutêtre, on est tombés au bon moment. Je pense que son épouse et son manager avaient envie qu’il fasse un documentaire un peu différent de ce qu’il avait fait jusqu’à présent. En plus, c’était pour le service public. Comme Johnny est pudique, je ne suis pas sûr qu’il l’aurait fait sans qu’il y ait été encouragé par Laeticia et Sébastien Farran. Le documentaire retrace toute sa carrière, mêlant images d’archives et entretien. L’avezvous senti ému de revoir certaines périodes de sa vie ? Plus que les événements du passé, ce sont certaines personnes qui le touchaient, je crois. Il était émouvant notamment quand il parlait de Michel Berger ou de sa femme. Atil accepté de parler de tout ? Le pari du film, c’est qu’on parlait de tout. Après, quand il n’avait pas envie de parler de quelque chose, il le faisait savoir, comme pour son père, il a dit : « Je n’ai pas envie de parler de lui, c’est trop douloureux », mais on ne s’interdisait aucune question. Comment expliquezvous que Johnny ait créé ce lien particulier avec le public ? De même que ces chansons étaient toujours imprégnées de l’air du temps, lui avait une façon de vivre chaque époque qui faisait qu’il était vraiment en phase avec ce qui se passait. Même dans ces périodes de creux, malgré tout, il vivait un peu l’époque qu’il traversait, et il la vivait comme beaucoup de ces contemporains. C’est ça qui créait l’osmose. Pour vous, quelle est la chanson qui parle le mieux de Johnny ? C’est une question difficile parce que le propre de Johnny, c’est que toutes ses chansons – même si a priori ça ne semble pas toujours évident – parlent de lui. Je pense que c’était quelqu’un qui fonctionnait à l’instinct, et quand il choisissait une chanson, c’est forcément parce qu’elle résonnait en lui, soit de façon directe, comme « Je suis né dans la rue », ou de façon plus générale, comme De l’amour. PROPOS RECUEILLIS PAR
STÉPHANIE RAÏO