Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Corps découpé fin : le point sur l’enquête
Le 26 décembre 2016, la dépouille mutilée d’un Six-Fournais était retrouvée dans le massif de la Colle noire. Outre le suspect numéro 1 de ce crime, trois autres hommes ont été mis en examen
M
acabre découverte sur le parking en terre du chemin du Baou rouge au Pradet. Le décembre , sur cette étroite route qui chemine au milieu de la pinède, unique voie d’accès menant jusqu’au site touristique de la mine de Cap Garonne, des promeneurs sont attirés par un feu qui semble se consumer. Il est h : l’obscurité est tombée dans ce coin tranquille de nature. Ils s’approchent et découvrent médusés l’impensable : une valise et des sacs plastiques contenant ce qui semble être des membres d’un corps humains. Le choc est terrible pour les premiers témoins de la scène de crime. Rapidement, le périmètre est bouclé et l’enquête est confiée aux hommes de la police judiciaire. À proximité de ce parking en terre, le médecin légiste confirme l’inimaginable : un homme a été sauvagement mutilé, démembré en quatre parties, avant d’être aspergé d’essence. Il aurait été mortellement frappé à la tête avec un objet contondant. Une partie du corps est calcinée. La veille de la Saint-Sylvestre, l’identité de la victime est révélée. Il s’agit d’Hakim Ouadi, un Six-Fournais de ans, étudiant hospitalier. Les investigations menées autour de ce crime abominable progressent rapidement et conduisent à l’interpellation de Roger Haerter, ans [alors détenu en Corse où il purge une peine criminelle de ans de prison pour viols sur mineures], qui était en permission lors des faits. L’individu au casier judiciaire chargé – déjà jugé à deux reprises devant une cour d’assises – est mis en examen le janvier pour assassinat et écroué.
Une valise. Une scie. Un peignoir entaché de sang. Un corps démembré. Du sang relevé partout dans la salle de bain du studio où résidait le détenu Roger Haerter lors de sa permission de Noël. La liste des éléments mis sous scellés fait froid dans le dos. Une scène à la Dexter. Douze mois après la disparition tragique du jeune seynois, une
seule certitude est posée : un homme, multirécidiviste, est incarcéré pour son implication présumée dans ce dossier qualifié d’assassinat.
Des liens inconnus
Présumé innocent, ce Valettois de 41 ans est au centre de toutes les attentions des enquêteurs agissant sous commission rogatoire d’un juge d’instruction toulonnais. Il est, selon nos informations, la dernière personne à avoir rencontré Hakim Ouadi ce jeudi 26 décembre 2016. À partir du dernier SMS reçu par ce dernier à 11 h 34, les investigations ont permis de déterminer le parcours des deux hommes. L’heure du crime pouvant se situer entre cette fin de matinée et midi et demi. Mais quel est le lien entre Hakim Ouadi et Roger Haerter ? Peut-être une rencontre en prison. L’on sait que le Seynois avait été brièvement incarcéré pour une affaire liée à des stupéfiants, avant de reprendre des études pour devenir aide-soignant.
Profils différents
A priori, entre le délinquant quadragénaire déjà jugé pour des faits criminels (braquage, viols) et l’élève hospitalier/danseur de hiphop, il y avait peu de points communs. Toujours est-il que le jour du drame, les deux hommes se sont rencontrés. M. Ouadi aurait retiré en compagnie de M. Haerter dans un guichet automatique du Pont-du-Las, une somme d’argent non négligeable. Pourquoi? Il fait état de l’achat d’un véhicule. Une version qui n’aurait pas été confirmée. Par ailleurs, l’on sait que la victime s’occupait d’un petit commerce de vente sur Internet consacré à des vêtements et des parfums.
Actes barbares
Que s’est-il véritablement passé ce 26 décembre 2016 pour que le trentenaire soit sauvagement tué et mutilé de cette manière ? S’agit-il d’une mort accidentelle suivie d’actes barbares pour cacher la dépouille ou estce que son ou ses agresseurs avaient prémédité leur geste ? Pour quelles raisons
? À ce stade, l’instruction suit toujours son cours. Des zones d’ombres demeurent.