Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Esprit glauque et surréaliste à Marseille
Francine va éclairer son existence.
Notre avis
Faire jouer deux acteurs sudaméricains en vogue, le Mexicain Gael García Bernal et l’argentin Nahuel Perez Biscayart, à Marseille, l’idée en plus d’être originale, suscite la curiosité. Encore aurait-il fallu l’exploiter à bon escient. Plongé dans une intrigue bric-à-brac entre la Joliette et des terrains vagues de la cité phocéenne, l’interprète de Mozart In The Jungle rapidement esseulé, tente de survivre dans une atmosphère glauque autour de personnages plus malsains les uns que les autres. À trop vouloir s’inspirer du surréalisme cher à Luis Buñuel tout en évoquant la déchéance, Joan Chemla se perd dans son propre labyrinthe existentiel. Les effets de caméras pompeux, la direction d’acteur approximative et un montage alambiqué lassent le spectateur. La présence de Marine Vacth, si troublante chez François Ozon se révèle ici anecdotique. Le montage volontairement foutraque, histoire d’essayer de nous faire croire à une quelconque épaisseur et la représentation d’un monde malsain, sale et violent provoquent davantage le dégoût que la fascination. Sans doute aussi car Si tu voyais son coeur oublie justement le coeur de ses personnages et se contente d’aligner des petites magouilles avant d’instaurer une piètre love story dénuée de toute forme de poésie. Factice.