Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Voeux au personnel: direction et soignants se disent satisfaits après un an d’administration provisoire
Quelques heures après avoir été conviés à visiter le chantier, professionnels hospitaliers et élus se sont retrouvés en conseil de surveillance, puis en début de soirée, lors de la cérémonie annuelle des voeux de la direction au personnel.
En préambule, c’est le maire brignolais, Didier Brémond, qui a rappelé qu’il resterait « vigilant » afin d’assurer le maintien de l’activité hospitalière dans la commune : « Les chiffres de fréquentation de l’hôpital intercommunal et les travaux qui y sont actuellement entrepris à Brignoles montrent qu’il n’est pas envisageable de le fermer dans les années à venir. »
Puis ce fut au tour de Julien Lecuyer, médecin au sein de la structure brignolaise et président de la commission médicale d’établissement (CME), de saluer l’action de l’ensemble du personnel, soignants et administratifs. En ce qui concerne l’année 2018, le chirurgien a souhaité de la « continuité » : « qu’aboutissent le chantier des urgences, la mise en place des procédures ambulatoires et qu’arrive, au poste de Jean-Yves Le Quellec, administrateur provisoire de l’établissement, un directeur semblable, faisant montre d’autant de professionnalisme, d’écoute et de sagesse. »
Ce fut enfin au tour de l’administrateur provisoire, faisant office de directeur, Jean-Yves Le Quellec, de prendre la parole. L’occasion pour lui de dresser le bilan de son action, qui est appelée à s’achever dès avril prochain, avec l’arrivée d’un nouveau directeur. S’il reconnaît que « tout n’est pas réglé », mentionnant notamment la rénovation des cuisines et du dépositoire qui se fait attendre et la problématique liée au manque de trésorerie (« j’ai demandé à l’ARS les 9 millions qui nous manquent pour revenir à “zéro” , mais je ne les ai pas obtenus »), l’administrateur a énoncé un bilan porteur d’espoir. « L’hôpital souffrait d’un manque de confiance de la part de la population. Il a su la reconquérir : les Brignolais reprennent le chemin de leur hôpital. »
« Convaincre les médecins de venir à Brignoles »
Il attribue ce retour en bonne santé à la bonne coopération des équipes de l’établissement, dans un contexte tendu : nouveau protocole de temps de travail aux urgences, effectifs limites en anesthésie et en pédiatrie, demande de fermeture de lits pour développer l’ambulatoire… « Nous sommes parvenus à faire évoluer nos pratiques tout en maintenant le niveau de sécurité des soignants et des patients. » Au rang des satisfactions, la réorganisation des pôles médecine et anesthésie, le fonctionnement des soins palliatifs, qui ne peuvent se développer dans les murs par manque de chambres individuelles, mais qui « est un service qui sort, une équipe qui sait accompagner les malades en fin de vie ». Il a également souhaité voir se développer la gériatrie, et rappelé qu’il fallait, comme ailleurs, « convaincre des médecins de venir exercer à Brignoles », saluant les efforts déployés par Julien Lecuyer pour vanter la cité des comtes de Provence à ses pairs. Jean-Yves Le Quellec a également souhaité revenir sur son mandat d’administrateur provisoire de l’établissement «La décision a d’abord été vécue comme un traumatisme. Je suis heureux d’avoir pu compter sur une direction qui a su répondre à la demande, si bien qu’aujourd’hui, l’Agence régionale de santé est rassurée quant à l’avenir de l’hôpital de Brignoles et qu’elle propose qu’il revienne sous un régime d’administration “normale”. » Au rang des souhaits, qu’il ne pourra mettre en oeuvre luimême, Jean-Yves Le Quellec a énuméré : la rédaction d’un nouveau projet d’établissement dans un contexte de dialogue social apaisé, le retour à une capacité d’investissement (notamment pour rénover les réseaux d’eau, d’électricité, les systèmes antiincendie et l’isolation thermique des 500 fenêtres brignolaises). La conclusion du discours de l’administrateur provisoire, appelé à de nouvelles fonctions, a été longuement applaudie par l’assistance.
1. « Les nombreux problèmes de management, financiers, organisationnels et sociaux », rencontrés « depuis plusieurs années », ont conduit l’ARS à retirer à Jean-Louis Dassonville la direction de l’établissement en avril 2016.