Questions à «La ZAP donne aux exploitants une visibilité à long terme»

Alain Baccino, président de la chambre d’Agriculture

Quel enjeu représente pour la chambre d’Agriculture cette première ZAP sur le territoire de la Dracénie ?

La commune de La Motte, c’est un tiers de surfaces agricoles, largement audessus de la moyenne départementale. Pour moi, c’est un symbole important qu’une mairie comme celle-ci s’engage pour son agriculture. Ce n’est pas le cas partout, alors que s’installer pour un agriculteur dans le monde d’aujourd’hui, c’est compliqué. On a donc besoin de cet engagement des collectivités et tout cela est rendu possible par la Charte foncière agricole qui a été créée en , adaptée et aménagée. Parmi les outils qui précisément ont sensibilisé la commune de La Motte, il y a cette Zone agricole protégée.

Consiste-t-elle à geler la vocation agricole d’un périmètre ?

Le terme n’est pas correct. Une ZAP c’est tout, sauf un sanctuaire. C’est un espace dédié, dont la capacité agronomique des sols a été étudiée. Elle permet aux agriculteurs de se développer, de construire leur exploitation, de bénéficier d’un accompagnement pour ne pas se louper tout en ayant une visibilité à long terme.

La ZAP va-t-elle favoriser en cela l’installation de jeunes exploitants ?

Elle va, je l’espère, donner vocation à des jeunes et j’en connais beaucoup qui sont très sensibilisés aux métiers de l’agriculture, pas seulement la viticulture qui reste notre fleuron dans le Var mais aussi le maraîchage, l’arboriculture... Pour cela, il faut que les agriculteurs se sentent soutenus. Et quand une commune, une communauté de communes et la chambre d’Agriculture travaillent ensemble main dans la main pour trouver des solutions de développement de l’activité agricole, c’est un signe très fort donné aux agriculteurs. Derrière cela, vous verrez qu’on aura des candidats à l’installation, pour le départ ou la reprise d’une activité. Réussir sa vie d’agriculteur, c’est aussi transmettre. À côté de cela, il faudra ajouter des modules de formation car c’est un métier difficile, qui s’apprend.