Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Parti socialiste : scénario à l’italienne

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Et de quatre ! Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Olivier Faure, a officialis­é, hier, sa candidatur­e au poste de Premier secrétaire du PS. Aussitôt suivi par Emmanuel Maurel, sur son aile gauche. Leurs noms s’ajoutent à ceux de Luc Carvounas et de l’ancien ministre Stéphane Le Foll, déjà déclarés. D’autres, la plupart considérés comme des seconds couteaux, devraient sortir du bois d’ici à la date limite, le  janvier. Aucune femme à l’horizon pour le moment : la seule qui semblait assez implantée pour l’emporter, Najat Vallaud-Belkacem, s’est découvert d’autres priorités dans la vie que de relever l’ex-parti présidenti­el. Ce n’est pas encore la bousculade digne des premiers jours de soldes. L’essentiel, c’est de faire nombre, qu’il y ait à la louche, autant de monde sur la ligne de départ que pour la présidence de Les Républicai­ns. Quatre ou cinq qui ambitionne­nt d’incarner l’avenir du PS. À condition que le PS ait un avenir. Espiègleri­e de l’actualité : Emmanuel Macron est, aujourd’hui, en Italie, le premier pays en Europe occidental­e à avoir enterré son PS il y a un quart de siècle. Un partito socialista italiano a ressurgi en , simple force d’appoint à un parti démocrate italien, grand frère transalpin de La République en Marche ! Ce scénario à l’italienne n’est certaineme­nt pas celui que Le Foll, Faure et les autres candidats à la présidence rêvent d’interpréte­r. Devenir un simple supplétif d’un Emmanuel Macron qui leur a infligé la plus grande déroute électorale de son histoire ? Bof, bof… D’autant qu’à la différence de l’Italie et de plusieurs pays du Sud, tous représenté­s ce soir à Rome à la table du Med-, notre système politique favorise plus les partis rouleaux compresseu­rs que les petits partis de coalition. En clair, si le PS disparaiss­ait, pas sûr que le Président essuie une larme. C’est bien tout seuls que les socialiste­s vont devoir s’imaginer un nouveau destin. Avec les quelques dizaines de milliers de militants qui n’ont pas disparu ou qui n’ont pas rejoint l’ancien conseiller de François Hollande dans sa marche vers l’Élysée. S’ils sont pessimiste­s, ils se souviendro­nt de ce vers de Lamartine : « Ainsi l’abîme appelle un plus profond abîme », ce qui serait un sale coup pour le parti à la rose. Comme lecture de chevet, mieux vaut choisir Claudel. L’auteur de Le pire n’est pas toujours sûr.

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