Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Lycée de Montauroux: pour F. Cavallier, le compte n’y est pas!
On le sait, la décision de la Région de reporter le calendrier de réalisation du lycée de Montauroux a vertement fait réagir (notre édition du 21 février). Les élus locaux certes, François Cavallier en tête, mais aussi de nombreux parents d’élèves et des élèves eux-mêmes. Pour le maire de Callian, décidément, les arguments avancés par la Région ne suffisent pas. « La priorité donnée aux autres établissements dans le département (un nouvel établissement en centre Var et la totale reconstruction du lycée du Golf Hôtel de Hyères) était un élément connu de Christian Estrosi, lorsque, en avril dernier, il est venu annoncer le lancement des travaux en 2019 », dénonce une nouvelle fois l’élu qui ne nie pas la légitimité des « priorités » aujourd’hui brandies par la Région pour justifier sa décision. De plus, « L’État (1) avance que les besoins démographiques se situent dans le centre Var, s’appuie sur un chiffre de 600 élèves seulement. Or la communauté de communes du pays de Fayence compte 851 élèves (2) transportés ou bénéficiant de l’aide aux transports alloués par la communauté de communes, auxquels s’ajoute une soixantaine de jeunes qui ne demandent pas l’aide de la collectivité. » Quand il y aura un lycée à Montauroux, il faudra aussi compter sur la fréquentation d’élèves venus de l’extrême ouest des Alpes-maritimes. « C’était aussi l’essence de ce lycée interdépartemental », ajoute d’ailleurs François Cavallier.
La confiance rompue
D’ailleurs, « l’établissement devait être adossé à un internat, cela signifie une spécialisation… Donc je maintiens que l’effectif n’est pas de 600 ; il est déjà à 900. » Sans parler des éléments d’analyse du Scot qui font état d’une progression démographique de 1,3 % par an, sans compter le nombre de permis de construire 1500 - alloués au cours des trois dernières années : «autant d’éléments qui, à mon sens, tendent à démontrer que le chiffre de fréquentation ne va pas baisser ! » Une question demeure : qui a tiré un quelconque bénéfice politique de ce revirement de situation ? « On ne peut pas avoir toutes les raisons de savoir que c’est impossible, et venir dire le contraire en donnant un calendrier », regrette François Cavallier pour qui la confiance est rompue. Et à ce sujet, il n’est pas seul à le penser : « comment, à l’avenir, croire la parole donnée ? » et comment les élus locaux de proximité pourront-ils aussi, en répondre ? Les parents d’élèves, les élus dont François Cavallier, n’entendent pas renoncer bien au contraire : « on essaie de trouver des actions en gardant à l’esprit l’idée de raccourcir le délai supplémentaire avant la réalisation… » Sur ce point, la Région - qui affirme que le lycée se fera ne s’est, cette fois, pas avancée.