Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Réforme du contrôle technique : le vrai du faux Brignoles
Durée, exigences, coût... Le système va être considérablement modifié dès ce 20 mai, suite à une directive européenne. Les changements toucheront autant les usagers que les pros
Après l’abaissement de la vitesse à 80 km/h, la hausse des prix du carburant, c’est au tour du contrôle technique d’être réformé. Et considérablement durci. Une mesure supplémentaire qui s’abat sur des automobilistes décidément peu ménagés en ce début d’année. Avec les réactions suscitées par cette annonce, les rumeurs et fausses interprétations circulent parmi les usagers de la route, en particulier sur internet. C’est pourquoi Laurent Palmier, président du réseau Sécuritest, et Sébastien Danvel, président d’Auto Sécurité, ont décidé de parcourir la France, en faisant étape à Brignoles, pour démêler le vrai du faux.
Pour la sécurité et l’environnement
Le passage du contrôle technique à l’heure européenne illustre une volonté de préservation de la nature. « Fuites de liquide de frein, d’huile, émissions polluantes, ou encore perte d’éléments... Voir tous ces produits s’échapper dans la nature pose un problème environnemental, rappelle Sébastien Danvel. Avec des véhicules mieux contrôlés, on limitera ces dégâts. » L’autre explication concerne la sécurité routière. Si le nombre de tués sur les routes a fortement diminué depuis la mise en place du contrôle technique en 1992, il augmente de nouveau ces dernières années. Sans compter que le nombre de blessés demeure lui élevé. « L’objectif n’est pas de pénaliser les clients mais de les protéger. Il y a aujourd’hui des véhicules en circulation qui mettent en danger leurs utilisateurs », souligne Laurent Palmier. La réforme prévoit d’augmenter le nombre de points de contrôles sur les véhicules de 123 à 133. Les défaillances potentielles s’élèveront à 610 contre 453 auparavant. Quant aux deux roues, ils ne seront toujours pas concernés : « Ce pourrait être une bonne chose de les intégrer dans ce système », commente Sébastien Danvel.
Plus long, plus cher
Jusqu’à maintenant, un contrôle coûtait en moyenne 70 euros. Un tarif qui devrait augmenter de 15 à 20%. Celui de la contre-visite, actuellement autour de 20 euros, pourrait grimper de manière plus significative encore. Le tout sans compter les réparations d’urgence à faire sur le véhicule... La durée du contrôle passerait d’environ 35 minutes à 45-50 minutes. « Pour éviter les surcoûts, on ne peut que conseiller aux clients d’anticiper le contrôle et de faire vérifier leur véhicule en amont », prévient Laurent Palmier. Avant d’ajouter : « Sachant que l’amende est de 135 euros en cas de circulation sans contrôle à jour, je crains que de plus en plus de gens ne soient tentés de rouler sans. Cela peut être dramatique car dans ce cas, l’assurance ne marche plus. »