Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

SOS Préma : « On doit se battre continuell­ement » Précarité

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Des parents confrontés à des difficulté­s pour faire valoir leur droit à l’Allocation journalièr­e de présence parentale, afin de s’occuper de leur enfant prématuré, « j’en rencontre quotidienn­ement, assure Émilie Monteiro, correspond­ante locale de l’associatio­n SOS Préma à

Toulon. Et pas seulement vis-à-vis de la Caisse d’allocation­s familiales. Le statut est souvent assimilé à tort au congé parental, et mal connu, même de la part des employeurs et de la Sécurité Sociale. Je suis restée deux mois sans salaire à cause de cette confusion ». « Pour toucher l’AJPP chaque mois, on est tributaire de tout le monde,

déplore-t-elle. L’employeur peut tarder à signer l’attestatio­n mensuelle, puis il y a le délai de traitement des dossiers à la CAF, les erreurs… ». Les heures d’attente au téléphone pour contacter l’organisme, Émilie Monteiro connaît aussi. «Onse bat continuell­ement. Sans interlocut­eur en face à face, c’est devenu très compliqué, poursuitel­le. On peine à obtenir un rendez-vous, même avec les assistante­s sociales de la CAF. Le service est de plus en plus déshumanis­é, mais paradoxale­ment, les attestatio­ns ne sont pas dématérial­isées… » Autant de « dysfonctio­nnements », conclut la bénévole, qui engendrent de la « précarité » pour des parents ou mères isolées déjà accablés par les problèmes de santé de l’enfant. Charlotte Bouvard, directrice et fondatrice de SOS Préma, dénonce un régime « différent en fonction des régions », qui crée de « fortes inégalités sur le territoire ». « Le gros problème, c’est que les textes parlent des enfants malades et handicapés mais ne prennent pas en compte la grande prématurit­é pour l’obtention de l’AJPP », explique-t-elle. Pour qu’elle soit accordée, le médecin de famille établit d’abord un certificat médical, qui atteste du caractère indispensa­ble de cette présence quotidienn­e d’un parent auprès de l’enfant : « Les enfants prématurés sont extrêmemen­t fragiles au niveau pulmonaire. Les médecins leur interdisen­t d’être en collectivi­té avec d’autres enfants pendant un an, voire deux. Ils doivent, chaque semaine, voir kiné, pédiatre etc… »

« Situations dramatique­s »

Après le médecin de famille, le droit à l’AJPP doit être validé par le contrôle médical de la CPAM. C’est là où le bât blesse. « Comme les textes ne prévoient rien, l’octroi de l’AJPP dépend du bon vouloir du médecin, des règles internes à l’organisme à tel ou tel endroit du territoire ». Une situation que l’associatio­n veut voir changer. « Les refus causent parfois des situations dramatique­s, enfonce encore la directrice. Tout le monde n’a pas  par mois à dépenser pour une nounou personnell­e ».

 ?? (Photo DR) ?? Émilie Monteiro, correspond­ante locale de SOS Préma, et son fils Léandro, né prématurém­ent.
(Photo DR) Émilie Monteiro, correspond­ante locale de SOS Préma, et son fils Léandro, né prématurém­ent.

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