Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
PS : des preuves de vie
Le PS n’est pas mort. C’est le principal enseignement du débat d’hier soir entre les candidats au poste pour l’heure peu enviable de Premier secrétaire du Parti socialiste. Un parti mort-vivant, inaudible, sans idées et sans leader, plombé par un quinquennat raté et une présidentielle calamiteuse. Sur le plateau de LCI, dont on ne connaissait pas le penchant pour les causes désespérées, les quatre candidats qui s’affronteront le mars ont réussi à éviter d’afficher le visage de la division, péché mignon du PS. Sans la présence de Stéphane Le Foll, ex-ministre et plus fidèle lieutenant de François Hollande, on aurait d’ailleurs presque pu croire à l’émergence d’un nouveau parti. Car s’ils ne sont pas des novices en politique, ses trois concurrents peuvent incarner le renouvellement. Assez jeunes, pertinents dans leurs propos, clairs dans leurs positions, ils ont prouvé hier soir qu’ils avaient l’étoffe d’un Premier secrétaire. Percutant, le visage fermé à la Manuel Valls, Luc Carvounas défend avec conviction la création d’une gauche « arc-en-ciel » .On ne sait pas trop quelles couleurs la composeraient, mais la formule sonne bien. Avec ses faux-airs de François Hollande, Emmanuel Maurel défend une « gauche décomplexée » peu suspecte de connivence avec Emmanuel Macron, « président des riches ». Plus consensuel, Olivier Faure prône « une force centrale à gauche » et résume joliment le principal défi du PS : « réapprendre à dire nous » .Avecdix ans de plus que ses challengers et un parcours qui fait de lui un des derniers éléphants, Stéphane Le Foll sait que son principal handicap consiste à apparaître comme l’homme du passé. S’efforçant assez habilement de démontrer le contraire, il a prouvé lors du débat qu’il est loin d’avoir dit son dernier mot. Le sondage Harris-Interactive publié hier par Le Figaro qui le donne très largement en tête chez les sympathisants socialistes ( % contre , et % pour les autres candidats) déjoue d’ailleurs de manière spectaculaire les pronostics initiaux. Après l’examen de passage plutôt réussi du débat, exercice risqué, le PS doit confirmer les preuves de vie entrevues hier soir. Désigner un chef incontestable. Ne pas céder à nouveau à ses vieux démons en se déchirant lors du congrès des et avril. Celui de la dernière chance.