Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le président du RCT contre-attaque
Une plainte pour usurpation d’identité et usage de faux a été déposée par le président du RCT à Toulon. Sur fond de conflit avec l’instance du rugby européen. Garni de mots orduriers
On connaît Mourad Boudjellal pour ses coups de sang, son franc-parler et parfois ses excès de langage. Généralement, l’homme assume parfaitement ses propos, n’hésitant pas à défier, si besoin, les instances sportives. Selon nos informations, une plainte contre X a été déposée mercredi 7 mars, auprès de la police nationale à Toulon, avec cette fois un président du RCT en phase de contre-attaque. Il est question d’un SMS insultant envoyé à une personnalité de l’instance sportive du rugby européen, l’European Professional Club Rugby (EPCR).
Rédigé en anglais
Selon les termes de la plainte, Mourad Boudjellal se défend d’être l’auteur de ce SMS litigieux datant du 23 janvier 2018. « Il m’est reproché d’avoir envoyé un SMS insultant », déclare-t-il devant un officier de police judiciaire. D’où cette plainte pour usurpation d’identité, faux et usage de faux. Rédigé en anglais, le SMS serait absolument ordurier et largement contraire à l’esprit et aux règlements du rugby. « Suck my butt talking about sorry sorry sorry on », dont on peut dire qu’il s’agit globalement de « pourlécher un postérieur ». Mourad Boudjellal a déclaré aux policiers : « Je précise que le graphisme de la disposition sur la droite [du texto] indique qu’il s’agit d’un message émis et non reçu. Je ne suis bien sûr pas l’auteur de ce message. » Le pire est que le SMS aurait été envoyé à Liam Mc Tiernan, l’officier chargé de la discipline de l’EPCR, qui instruit justement un dossier… contre Mourad Boudjellal suite à des propos sur le caractère « mormon » de ceux « qui vendent de la morale ».
Défense de Mathieu Bastareaud
Le président du club venait prendre la défense de l’un de ses joueurs, Mathieu Bastareaud. Ce dernier était visé par une enquête autour d’une insulte perçue comme homophobe et prononcée « dans le feu de l’action » selon Boudjellal, d’un match de coupe d’Europe, RCT-Trevise le 14 janvier dernier, à l’encontre du joueur italien Sebastien Negri (1). Mais désormais, c’est un SMS, un drôle de SMS qui viendrait alourdir le dossier à l’encontre du président du RCT. D’où une prochaine convocation devant une commission de discipline. De ce tribunal ad hoc, interne à l’EPCR, un connaisseur du milieu rugby n’hésite pas à dire: « Ce tribunal arbitral est soi-disant indépendant, mais son mode de fonctionnement est en vase clos. L’EPCR est juge et partie .»
Qui est l’expéditeur du SMS ?
Pour l’instant, le boss du RCT reste discret, de même que son avocat parisien, qui ne fait pas de commentaire sur un dossier en cours qui pourrait désormais prendre un tour pénal. Le document qui attesterait de l’insulte se résume à quelques mots alignés, sans date précise, sans le numéro de téléphone de l’expéditeur. Pour le plaignant, il s’agit soit d’une usurpation d’identité, si quelqu’un s’est fait passer pour lui. Soit d’un vulgaire faux, une preuve bidon. Le président du RCT a produit ses numéros de téléphones auprès de la police et tient ses portables à disposition des enquêteurs. Ce mercredi, Mourad Boudjellal était convoqué à Londres pour comparaître devant une commission de discipline, à cause du litige de janvier. Il avait annoncé qu’il n’avait pas l’intention de s’y rendre, vu que la procédure ne repose pas, selon lui, sur des bases légales. La suite ne s’est pas fait attendre. 1. Suspendu trois semaines, Mathieu Bastaraud avait finalement manqué trois matchs du RCT.