Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Nice : une nouvelle licence au banc d’essai en sciences
En moyenne, quatre néobacheliers sur dix réussissent la licence 1 (L1), et ils sont 30% à abandonner en première année. À déserter les campus pour ne plus jamais y revenir. Au bilan, la L1 se solde par 60 % de taux d’échec. Des chiffres qui n’ont guère évolué depuis dix ans et qui montrent combien les universités françaises peinent à faire réussir leurs étudiants. D’où l’appel à projet, lancé en 2017 par le ministère de l’Enseignement supérieur, à l’ensemble des campus, pour corriger cette tendance. Parmi les projets déposés, 17 ont été retenus, dont celui de l’université de Nice Sophia Antipolis (UNS), avec un cursus de licence plus large, plus flexible, basée sur un effort d’information des lycéens. Près de 15M€ (dont 9,92M financés par l’État, le reste par l’UNS et l’université Côte-d’Azur) sont prévus sur dix ans pour mettre en place ce projet dans les filières généralistes : lettres, droit, sciences économiques, staps (fac des sports) et sciences. Porté par la doyenne de la fac des sciences, Laure Capron, ce projet démarrera à la rentrée 2018 sur le campus Valrose, par le lancement une nouvelle licence « sciences et technologies». Gros plan sur les quatre principaux changements.
. Ambassadeurs étudiants
En plus, des salons, journées portes ouvertes des campus destinés aux lycéens, l’UNS lance son dispositif « bac2, bac+3 ». Il repose sur le recrutement, en cours, d’ambassadeurs étudiants pour aller dans les lycées. Avec pour chacun des listes d’établissements à visiter pour parler aux lycéens du campus, des filières, du contenu des études, des débouchés…
. Cursus à construire
Si la licence reste disciplinaire, c’est la mention qui est plus large, pour inclure davantage de matières, organisées sous forme de modules. L’idée est de décloisonner les disciplines pour tendre vers un cursus personnalisé. Ainsi, la L1 « sciences et technologies » lancée à la rentrée, proposera des maths, physique-chimie, sciences de la terre, électronique, informatique, français, langues vivantes… Autant de modules à choisir par les néobacheliers, pour construire, comme un jeu de Lego, leur parcours de L1. Sont, aussi, prévus des cours de remise à niveau, tutorat… « L’objectif, précise la doyenne de la fac de sciences, est d’amener les étudiants vers le master, dans des études qu’ils auront choisies et construites. » Pour ceux qui voudraient jeter l’éponge faute d’envie ou de résultats, une réorientation vers d’autres filières, ou des formations professionnelles leur seront proposées.
. Stages et expériences valorisés
Dans ce nouveau cursus, une place est faite aux stages en entreprises, laboratoires, associations… « À négocier, entre l’étudiant et l’enseignant responsable des études, dans le cadre d’un contrat pédagogique. » Ces expériences professionnelles pourront remplacer un module d’études et compteront dans l’obtention du diplôme. L’autre nouveauté, c’est la possibilité de passer une licence en deux, trois ou quatre ans. Toujours par le biais de contrats pédagogiques.
. Nouvelles pédagogies
C’est l’autre nouveauté de ce cursus : le lancement d’une pédagogie active. Mis en ligne, les cours sont bossés, en amont, à la maison, par les étudiants, et se prolongent, en amphi, par des cas pratiques, contrôles de connaissances. Tout cela sous-tend des ressources numériques (cours, tests d’évaluation, exercices, etc.) qui sont à développer. « Bien sûr, les cours traditionnels, en amphis, il y en aura toujours, assure la doyenne de la fac des sciences. Mais avec cette nouvelle pédagogie, l’idée est de rendre l’étudiant acteur de ses études. Et plus il est impliqué, plus grandes sont ses chances de réussite. »