Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Des collines à l’assiette
Le retour d’expérience tentée en fin d’année 2017 est concluant. Chasseurs et communes s’unissent pour que le label voit le jour en 2019 et permette de consommer local
Les sangliers seront conditionnés par une société spécialisée de Nîmes. Un moyen d’éviter l’importation de sangliers néo-zélandais. Le projet devrait voir le jour l’année prochaine.
Les sociétés de chasse de Grimaud, La GardeFreinet, Cogolin et la Môle ont apprécié la tentative de collaboration avec la société « Cévennes venaison », en décembre dernier. Les sangliers abattus dans les collines des Maures ont été collectés par la société nîmoise, qui les a transformés pour les redistribuer dans des commerces ou restaurants. Double avantage, les chasseurs reçoivent une petite rétribution, et la viande, valorisée, est ainsi commercialisée localement. Cette opération de création d’un label « sanglier des Maures », tenait à coeur du maire du Plan-de-la-Tour, Florence Lanliard, qui s’était impliquée à l’automne dernier pour soutenir l’opération. Laquelle avait été lancée par la Fédération de chasse du Var, son directeur Bruno Giaminardi et le viceprésident de la fédération, Laurent Faudon, (également président de la société de chasse de La Garde-Freinet). Une « démarche qualité » locale, qui a également les faveurs de la députée Sereine Mauborgne.
Deux chambres froides
Le bon retour du mois de décembre a donc incité élus et nemrods à poursuivre. Restait à financer l’achat de chambres froides pour conserver les animaux en attendant la venue du collecteur nîmois. Voilà qui va être fait. Deux chambres devraient être acquises, l’une sera placée au Plan-de-la-Tour et l’autre à Ramatuelle. La Garde-Freinet possède déjà la sienne. « Une chambre pour deux communes, ce sera idéal», commente Laurent Faudon. Par ailleurs, pour une collecte plus fréquente et plus régulière (car Nîmes est assez loin), les chasseurs ont décidé de se lier avec la société « Lerdat », qui livre régulièrement dans le golfe avec des camions frigorifiques et qui a des destinations quotidiennes vers Aixen-Provence. C’est cette société qui sera en liaison avec Cévennes venaison. Une fois les chambres froides installées, les rotations pourront débuter.
Sanglier du golfe et pas néo-zélandais
Une nouvelle réunion doit avoir lieu avant l’été avec Cévennes Venaison, la société Lerdat, les chasseurs, et les communes participantes. « Le projet naîtra vraiment début 2019, précise encore le vice-président départemental. Il permettra de faire changer l’état d’esprit des gens. Nous n’allons pas faire transformer tous les sangliers abattus. Mais ceux qui voudront participer permettront de créer le label «Sanglier des Maures» et les produits seront ensuite redistribués dans les restaurants et pour l’instant aussi dans deux boucheries de Cogolin. » « Il faut bien garder à l’esprit que pour l’instant, alors que 2 500 sangliers ont été abattus dans le golfe en 2016-2017 et 28 000 dans le Var (!), c’est du sanglier importé de NouvelleZélande qu’on mange dans les restaurants du golfe. C’est aberrant à une époque où on préconise de consommer local. Dans le Gard, l’opération a déjà bien pris et les communes du Haut Var sont également preneuses pour un label “sanglier du Haut Var ” ». La démarche aura aussi cet avantage de développer un produit régional de qualité qui pourrait acquérir une jolie renommée.