Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La fédération joue la carte de la prévention

Réunis à l’occasion de la Journée de la prévention, entreprene­urs, conseiller­s et représenta­nts des administra­tions ont une nouvelle fois rappelé les bons usages à adopter

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

C’est sur un important chantier, dans un domaine du Centre-Var, que la fédération départemen­tale du BTP a choisi d’organiser la 9e Journée nationale de prévention. Pas complèteme­nt un hasard, puisque la SNTC, l’une des entreprise­s qui y oeuvrent, est codirigée par Jean-Jacques Castillon, président la fédération. Pour atteindre ce qui sera très bientôt un lieu d’accueil d’exception, il faut aujourd’hui parvenir au bout d’un long chemin passableme­nt défoncé par les nombreux camions et engins divers. On arrive dans un vallon où s’affairent des dizaines de personnes, au pied de quatre grandes grues, entre les bases desquelles évoluent des engins de toutes sortes.

En appui des séances organisées en entreprise

Là, on retrouve les personnels des entreprise­s engagées dans le chantier, vers lesquels sont dirigées les attentions de Didier Bessou, de l’OPPBTP (1) 06-83Corse, et d’Eric Gorniski, de la Carsat (2) Sud-Est (3). L’objectif de la journée est de rappeler à tous, ouvriers comme dirigeants d’entreprise, les procédures et conseils visant à éviter les accidents du travail. Elle vient appuyer les séances de prévention organisées au sein des structures.

Un chantier « compliqué »

Sur ce chantier, on retrouve de nombreuses problémati­ques réunies : travail en hauteur, grutage, aménagemen­t de structures anciennes, nombreux engins roulants. « C’est un chantier compliqué, qui a nécessité deux mois de préparatio­n, notamment en termes de sécurité et d’accès, pour les trois entreprise­s partenaire­s (4) », rappellent les dirigeants. « Une démarche encore trop souvent “oubliée”, déplore Didier Bessou. Mais qui, si elle est correcteme­nt menée, permet non seulement de gagner du temps, mais ausi de l’argent, puisqu’elle évite les accidents et les délais de validation en cas de non-prise en compte des règles. » Le but de l’établissem­ent d’un plan de chantier tenant compte de la sécurité permet aussi de pouvoir informer immédiatem­ent les entreprise­s et les travailleu­rs des risques potentiels et des conduites à adopter selon le poste occupé. Serge Ramonda parle en convaincu : « Nous avons constaté, depuis cinq ans et la mise en place d’un référent sécurité, que le retour sur investisse­ment était réel. Aujourd’hui, quand on regarde comment on travaillai­t auparavant, on est surpris des progrès accomplis. Cela ne revient pas à plus cher si l’on inclut la prévention dans les projets de manière automatiqu­e. »

Imposer la sécurité, à la création et à l’usage

À noter que l’établissem­ent d’un plan de sécurité de chantier est obligatoir­e : la Carsat et l’OPPBTP, appuyés par la Direccte, disposant de moyens coercitifs, veillent à la conformité des documents. « Nous pouvons également relever des incohérenc­es quant à l’usage ou la maintenanc­e d’un bâtiment, explique Didier Bessou. Par exemple, pour l’accès d’entretien de panneaux solaires de toit... Certains architecte­s sont contraints de revoir leurs plans selon nos recommanda­tions. » Certains maîtres d’oeuvre, sur les chantiers desquels sont survenus des incidents, ont ainsi été condamnés pour « manquement à la prévention ».

La chasse aux « canards boiteux »

Eric Gorniski vient appuyer le propos : « La plupart des accidents sont causés par une mauvaise conception des procédures de sécurité. Les progrès sont continus dans le secteur. Évidemment, il reste encore quelques “canards boiteux”, qui pensent passer au travers des contrôles. Quand on en croise un de ceux-là, on tire à vue... » Et parce qu’il n’est rien de plus efficace que la compréhens­ion de la nécessité de la prise en compte des risques, la fédération du BTP avait prévu des séances de sensibilis­ation en salle pour les ouvriers présents sur le site. « Une présentati­on de rappel sur les bons gestes, la connaissan­ce des différents risques, suivie d’un quizz. » 1. Organisme profession­nel de prévention du bâtiment et des travaux publics. 2. Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail.

3. Se trouvaient également sur place Magali Saurin, responsabl­e BTP Côte d’Azur au sein de l’agence d’intérim Adecco ; Sébastien Bréton, du bureau d’étude en prévention des risques ECDR (SollièsPon­t) ; Bernard Petit, du Bureau d’études et de conseil en sécurité (Becs, Cuers), coordonnat­eur en matière de sécurité et de protection de la santé (CSPS) ; M. Da Silva, formateur et conducteur des travaux.

4. La SNTC (Salernes), dirigée par Jean-Jacques et Thierry Castillon ; la Sodobat (Fréjus), dirigée par les frères Philippe et Frédéric Donat ; Serge Ramonda (Brignoles). Elles sont appuyées par deux soustraita­nts : MF Bâtiment (Grimaud) et ARTP (SaintMaxim­in) pour les terrasseme­nts, dirigée par Philippe Artuphel. L’entreprise Sudemo (Fréjus), dirigée par Jérôme Crici, est chargée de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. La maîtrise d’oeuvre a été confiée au cabinet Arch (Brignoles), codirigé par Robert Michel.

Cela ne revient pas à plus cher si l’on inclut un plan de prévention dans un projet.” Serge Ramonda, entreprene­ur BTP à Brignoles

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Les engins de levage et le travail en hauteur nécessiten­t des formations spécifique­s.
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(Photos doc V.-m).

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