Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Richelmi : « Être un meneur »
Champion LMP2 dès son baptême du feu, il y a deux ans, le Monégasque retrouve le WEC en visant haut. Mais aussi avec l’ambition de prendre de l’envergure pour changer de statut
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ême écurie, autre arme, nouvelle cible ! Deux mois après avoir réussi son come-back en endurance sur le front de l’Asian Le Mans Series - champion avec trois victoires au compteur - Stéphane Richelmi rempile dans les rangs de la structure sino-anglaise Jackie Chan DC Racing x Jota Sport. A ans, le voilà à l’aube d’un périple hors norme : la fameuse super-saison du WEC dont la répétition générale se déroulait vendredi et hier au Castellet. Dans le baquet d’une Oreca vite prise en main, le Monégasque, désormais associé au Chinois Ho Pin Tung et au jeune rookie français Gabriel Aubry, lorgne encore cette catégorie LMP qui lui avait souri en , l’année de ses débuts ô combien fructueux dans la discipline avec le commando Alpine. S’il espère naturellement faire bégayer l’histoire, aux Heures du Mans et ailleurs, celui-ci ne cache pas une seconde ambition. Suivez son regard...
Stéphane, content de retrouver le WEC ?
Ah oui ! Je vous avoue que notre campagne réussie cet hiver en Asian Le Mans Series m’a ouvert l’appétit. Là, j’avais hâte de reprendre la piste. Et de découvrir enfin cette Oreca , mesurer la différence par rapport à la .
Justement, chevaux supplémentaires sous le capot, ça change quoi ?
Côté moteur, à vrai dire, je m’attendais à mieux. Moi, j’avais en tête les souvenirs, les sensations du GP. À puissance presque comparable ( ch, ndlr), force est de constater que l’on n’a pas même punch.
Ça manque pas mal de couple... Mais attention : globalement, les progrès sont sensibles. Aérodynamique retravaillée, boîte de vitesses optimisée... En piste, dans les courbes rapides, c’est efficace, on sent l’évolution. Même si elle m’a apporté beaucoup de satisfactions, je ne regrette pas la .
Quelle était la priorité ici ?
D’abord, il fallait prendre la mesure des pneus Dunlop . Se familiariser avec leur nouvelle carcasse. Et puis le mode d’emploi de la comprend pas mal de procédures différentes, supplémentaires, à assimiler. Enfin, j’ai fait connaissance avec les membres du team qui n’étaient pas impliqués dans le programme Asian Le Mans Series.
Seulement deux jours d’essais pour aborder cette super saison , c’est suffisant ?
On devait rouler en Espagne le mois dernier. Hélas, ce test est passé à la trappe. La composition de l’équipage ayant été finalisée très tard, j’aborderai la course d’ouverture à SpaFrancorchamps (duau mai) avec une soixantaine de tours au compteur. Pas de problème ! La collaboration entre Jackie Chan DC Racing et Jota Sport tourne rond. Regardez leurs résultats en . Ils possèdent le savoir-faire, l’expérience.
Vos nouveaux coéquipiers ?
Super entente ! Nous formons un trio homogène, je pense. Ho Pin (Tung), je le connais depuis notre passage chez Alpine, en , quand on partageait le même garage. Nous n’avons jamais coupé le contact. C’est un mec simple, qui n’a plus rien à prouver, un peu comme Nico Lapierre. Il aime bien la technique, travaille dur. Et il veut décrocher ce titre WEC LMP loupé de justesse l’an passé. Quant à Gaby (Aubry), il découvre un autre monde avec beaucoup d’envie. C’est un jeune loup qui veut grandir vite. Motivé, à l’écoute, demandeur... Sérieux, quoi !
Selon vous, quel sera le paramètre essentiel durant ce championnat taille XXL ?
Il va falloir garder le rythme. Tenir la distance. Le calendrier comprend quelques coupures assez longues. Des temps morts pas toujours évidents à gérer. Je n’aurai pas les fesses dans la voiture toutes les semaines, loin de là... Pareil pour mes partenaires. Alors, chaque fois, à nous d’être capables de redémarrer fort. Avec le « fighting spirit » en tête. Comme si on s’était arrêté la veille.
Reconquérir le titre LMP, c’est l’objectif numéro ?
Si la catégorie ne compte que sept voitures engagées à temps plein, la concurrence s’annonce féroce. Bien sûr, on a le potentiel pour viser haut partout. Mais il y a une autre cible importante. Personnellement, j’espère franchir un cap durant ce programme longue durée. Après avoir gagné dans l’ombre, en étant à l’arrière plan, en , je dois maintenant prendre de l’envergure. Changer de statut. Autrement dit, devenir un leader, être un meneur, un maillon fort capable d’apporter sa pierre à l’édifice. Un virage important pour la suite de ma carrière...
Textes : Gil LÉON Photos : Eric DAMAGNEZ