Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Trois heures de débats pour voter le budget 2018
Réunion marathon, mardi, au siège lucois de la communauté de communes. Près de 3h30 de débats ont été nécessaires pour entériner l’ensemble des points. Pas d’unanimité sur le budget
Trente-six points à l’ordre du jour. On pouvait se douter que ça allait prendre un moment pour en venir à bout. C’est – logiquement – le chapitre des finances qui a monopolisé l’attention de l’assemblée des élus de la communauté de communes Coeur du Var, invités à se réunir ce mardi, à 18 heures, au siège lucois. Les adoptions des comptes de gestion et administratifs 2017, établis par l’administration, ainsi que l’affectation des résultats (voir tableaux cidessous) ont été votées sans débat.
L’impact des compétences sur les contribuables
En revanche, l’évocation du budget primitif 2018 a été longue et mouvementée. C’est Claude Ponzo, qui, le premier, a émis ses doutes. Le maire de Besse-sur-Issole est intervenu pour critiquer le fait d’assumer la compétence « culture et sport » : « Nous prévoyons le financement d’un centre aquatique qui, à mon avis, ne se fera pas, tandis que nous devrons bientôt assumer la compétence obligatoire “habitat”... Ces dépenses se répercutent sur les contribuables. » Le président Jean-Luc Longour a répondu en dénonçant un « procès d’intention »:« On ne cache rien. Et je rappelle que l’obligation de prendre la compétence Gemapi (gestion des cours d’eau, Ndlr) nous impose de dégager dès à présent un budget de 300000 euros. » Robert Michel, maire de Pignans, a annoncé que son conseil municipal avait voté « contre » le transfert des charges liées à la Gemapi : « les budgets communaux sont déjà affectés par la baisse des dotations. Là, on a l’impression d’être dépouillés par la communauté de communes. » Après quelques échanges entre Jean-Luc Longour, Yann Jouannic (Flassans) et Dominique Lain (Le Luc) concernant l’utilité d’intégrer ou non le coût de la Gémapi aux taxes existantes et de la création d’un poste dédié à sa gestion au sein de la communauté, le budget primitif 2018 a été adopté à la majorité, moins une dizaine de « contre » et d’abstentions. Alain Silva (Le Thoronet), a voté « contre » la baisse des fonds de concours, utilisés, selon lui, comme variable d’ajustement du budget, « au détriment de l’investissement des communes ». Il a néanmoins été rappelé que ces fonds sont logiquement proportionnés aux projets avancés par les membres.
Se préparer à « l’après Balançan »
L’étude du budget annexe « valorisation des déchets » a également donné lieu à débat. Thierry Bongiorno (Gonfaron), Yannick Simon (Cabasse), Dominique Lain et Yann Jouannic entre autres, ont estimé que l’engagement des études pour la construction d’un quai de transfert, destiné à réduire le coût du transport des déchets, était prématuré, en l’absence de certitudes quant à la fermeture du Balançan et de terrain disponible pour accueillir la structure. Adopté, malgré une dizaine de voix « contre » et cinq abstentions.
Autres budgets
Les comptes de gestion, administratifs et les budgets « assainissement » et « pôle de la gare » ont été votés à l’unanimité. En revanche, le budget annexe « Portaret » a de nouveau agité l’assemblée. Tandis que Claude Ponzo demandait que soit produit un bilan de l’activité de la zone artisanale cannetoise, Jean-Luc Longour assurait que sa commune aurait pu céder les terrains à un prix supérieur (110 €/m2) à celui appliqué (90 €/m2)... Yann Jouannic a, lui, estimé nécessaire d’alerter les élus sur le fait que la communauté de communes avait recours à un emprunt à taux variable. « On peut retarder l’acquisition afin de trouver un prêt à taux fixe, mais c’est au risque de faire fuir des investisseurs qui attendent notre décision. De plus, nous sommes en mesure de rembourser très rapidement, ce qui n’est pas avantageux dans un prêt à taux fixe », a assuré Jean-Luc Longour. Le budget a été adopté (7 « contre », 3 abstentions).
Pour finir
Les points suivants, de gestion courante (voir ci-contre), ont été étudiés rapidement après une pause et adoptés à l’unanimité.