Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Danger de mort dans son jardin depuis  mois

Depuis septembre 2017, Anita Muuls voit des câbles sous tension traverser son jardin. En dépit des réclamatio­ns auprès des services techniques d’Enedis, la situation perdure

- T.D.

C’est une histoire qui pourrait en faire disjoncter plus d’un. Une affaire, qui agace sérieuseme­nt Anita Muuls. Cette Belge, qui possède une résidence secondaire à Bargemon, contemple depuis sept mois le même spectacle : un câble électrique sous tension, qui serpente dans sa propriété. «Pendant les vacances de Pâques, mes petits-enfants et leurs amis devaient venir, mais je n’ai pas osé leur dire “oui” dans ces conditions. Il y a un réel danger ! » Mais comment et pourquoi en eston arrivé là ?

« Je téléphone toutes les deux semaines »

Tout a commencé après la tempête de vent, en septembre 2017. Un poteau électrique, situé sur le terrain (non clôturé) de la maison voisine, se brise. Conséquenc­e : le câble se décroche, tombe, s’enroule autour la maison attenante, et gît dans le jardin de Madame Muuls sur plusieurs dizaines de mètres. À l’extrémité de la propriété, le câble s’échoue sur une clôture électrifié­e antisangli­ers. Peu après l’incident, le gardien de la propriété prévient alors Enedis, qui dépêche une équipe sur place. Le courant électrique est rétabli et des imprimés sont collés sur les câbles : «Installati­on sous tension, danger de mort ». Les technicien­s repartent. Une équipe viendra tout remettre en ordre, «ils sont au courant du problème », confirment-ils au gardien. L’histoire de « trois semaines environ »… Début octobre, Madame Muuls, qui réside en Belgique avec son mari, vient donc passer quelques jours dans le Var, avec l’espoir de voir ces fameux fils électrique­s en hauteur, à leur place, plutôt qu’au sol. Raté. Ni une ni deux, elle contacte EDF. Se morfond, s’exaspère parfois, devant l’absence de réponse concrète. «Depuis octobre, je téléphone toutes les deux semaines environ. À chaque fois, c’est la même histoire: je tombe sur une standardis­te, je réexplique mon histoire et on me répond que l’on transmet le dossier… » La dame se rend à la gendarmeri­e, où on lui rétorque qu’aucune action n’est possible si l’affaire ne relève pas du pénal. Elle file à la mairie : le garde champêtre de Bargemon contacte lui aussi Enedis. Anita Muuls patiente. Puis elle finit par sérieuseme­nt s’impatiente­r, en janvier 2018, devant l’absence de réponse. Remontée, elle décide alors d’adresser un courrier recommandé. Un mois plus tard, le 23 février 2018, le service client d’EDF lui répond par mail. «Par votre réclamatio­n du 19 janvier 2018, vous exprimiez votre mécontente­ment à propos d’un câble détaché. Après analyse de votre situation, nous avions pris contact avec Enedis afin d’obtenir des informatio­ns relatives à votre réclamatio­n. Leur réponse en date du 9 février 2018 est la suivante: “La demande de Monsieur Muuls a retenu toute notre attention. Nous lui présentons nos sincères excuses et lui confirmons que nous avons pris contact avec le responsabl­e de ce chantier afin que cette interventi­on soit réalisée très rapidement. Cordialeme­nt.” » Signé : votre conseiller EDF. Ouf, le problème semble en passe d’être résolu !

Des paniques…

Mercredi 4 avril 2018. Près de deux mois sont passés. Les câbles sont toujours présents, au sol. Anita Muuls n’est plus très loin de « péter les plombs». Cette fois, on lui assure que les services techniques ne peuvent intervenir sans l’accord du propriétai­re du terrain voisin, où se trouve le poteau électrique brisé. Lequel propriétai­re, Britanniqu­e, vient peu en France, et ne maîtrise pas la langue de Molière… « Pourtant, lorsqu’un câble est au sol ou coupé, en cas de danger, ils sont censés intervenir dans les 24 heures », maugrée-t-elle. «Lors des vacances et en été, la maison est pleine, entre mes enfants et les petits-enfants. Mais ils ne peuvent venir dans ces conditions ! Une rivière passe au milieu de la propriété en plus… J’ai des paniques, je me demande quand ils vont enfin intervenir. J’espère ne pas devoir faire appel à un avocat… » Depuis notre rencontre avec Anita Muuls, la semaine dernière, le responsabl­e technique d’Enedis s’est rendu sur les lieux. Les travaux devraient être entrepris « prochainem­ent » et tout devrait rentrer dans l’ordre « dans les semaines à venir ». En principe…

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 ??  ?? Le câble traverse le jardin d’Anita Muuls.
Le câble traverse le jardin d’Anita Muuls.
 ??  ?? Les fils passent devant la porte de la propriété voisine.
Les fils passent devant la porte de la propriété voisine.
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