Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Meurtre en appel aux assises: sur la piste des téléphones
La cour d’assises du Var, qui rejuge deux accusés après leur acquittement pour un meurtre à Marseille, s’est intéressée à la présence de leurs téléphones mobiles près de chez la victime
Au cinquième jour du procès en appel de Sébastien Ribière et Alexandrine Brugerolle de Fraissinette, pour le meurtre de Carine Desiles, dans la nuit du 7 au 8 juin 2011 dans son appartement de Marseille, la cour d’assises du Var a continué hier les auditions des experts. Il s’agissait cette fois des spécialistes de l’informatique qui ont examiné les ordinateurs de la victime, et ont analysé le positionnement des téléphones portables des accusés au moment des faits.
Un film visionné post-mortem ?
Comme la veille, Sébastien Ribière a refusé de sortir de sa cellule pour assister à son procès. Rien de particulier n’a été découvert sur l’ensemble des appareils numériques retrouvés au domicile de Carine Desiles, si ce n’est sur l’ordinateur portable qu’elle utilisait au quotidien. « Une activité classique et banale dans un cadre domestique», a conclu l’expert. Mais son attention a été attirée par le dernier acte positif enregistré sur cet appareil. «Le 8 juin 2011 à 22h06, il a fallu une intervention humaine pour lancer le visionnage d’un film. » Un élément à rapprocher du fait que le dernier signe de vie de la victime avait été l’utilisation de son téléphone portable le 7 juin à 23 h 52, pour appeler son excompagnon qui se trouvait en prison au Pontet.
Localisation des téléphones
Un second expert s’est attaché à l’utilisation par les accusés de deux de leurs téléphones portables entre le 7 et le 8 juin 2011. Et surtout aux cellules que cette activité avait déclenchées, notamment celles qui couvraient le domicile de la victime. Il a par ailleurs été décidé de faire des copies de travail, pour les avocats et l’avocat général, d’un CD renfermant les écoutes téléphoniques des accusés, que menaient les gendarmes de la section de recherche de Clermont-Ferrand.
Des écoutes inattendues
Ils surveillaient le couple depuis septembre 2008, dans le cadre d’une information judiciaire pour enlèvement et séquestration de mineur. Alexandrine Brugerolle de Fraissinette avait alors signalé la disparition de son fils Antoine, 6 ans, absent du domicile au retour du couple, sortant d’un restaurant, et qui n’a jamais été retrouvé. Les gendarmes avaient constaté que le téléphone de Sébastien Ribière avait brusquement cessé d’émettre le 16 juin 2011, lendemain de la découverte du corps de Carine Desiles. Ils s’étaient alors aperçus qu’il se passait à Marseille quelque chose concernant le couple. Ils avaient informé les enquêteurs de la police judiciaire de Marseille de leur surveillance. Puis ils avaient mis à leur disposition les écoutes des jours précédents qui pouvaient les intéresser, notamment celles réalisées dans la journée du 7 juin 2011. Ce sont ces écoutes qui seront soumises à la cour la semaine prochaine, à la reprise des débats.