Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pollution : un capitaine de navire de croisière poursuivi pour la 1ère fois
La justice a frappé un coup en matière de lutte contre la pollution atmosphérique causée par les navires, en engageant pour la première fois des poursuites à Marseille contre le capitaine d’un bateau de croisière qui avait enfreint les normes. Le renvoi devant le tribunal correctionnel du capitaine de L’Azura, un géant des mers de la compagnie P&O Ferries de 300 mètres de long et qui peut accueillir jusqu’à 3 000 passagers, est une première sur le littoral méditerranéen, a expliqué le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux. Il s’agit même problablement d’une première en France. Comme dans d’autres villes dotées de grands ports, la pollution atmosphérique est un point noir dans la cité phocéenne, où le développement rapide du trafic des paquebots de croisière, très polluants, inquiète les défenseurs de l’environnement. France Nature Environnement évoque un nombre de particules fines « 100 fois plus élevé » à proximité du port que dans d’autres parties de la cité phocéenne. Cette pollution s’explique par la teneur en soufre des carburants, jusqu’à 3 500 fois plus élevée que le diesel des voitures. Le fioul brûlé par l’Azura, un paquebot construit en 2010, a été contrôlé le 29 mars, dans le port de Marseille, puis le capitaine du navire a été auditionné lors d’une nouvelle escale, jeudi, à la Seyne-sur-Mer. L’homme a reconnu avoir employé un carburant ne respectant pas la concentration règlementaire maximale en soufre.