Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une majorité d’avis défavorables
Le sous-préfet de Brignoles, André Carava, a écrit au maire de Rocbaron, Jean Claude Félix, le 12 avril dernier, pour l’inviter à retirer son projet d’extension de la ZAC de Fray Redon, qui va « urbaniser une zone servant de champ d’expansion aux crues ». Soulignant que l’autorité communale n’a pas compétence en matière de création de zone commerciale, le représentant de l’État rappelle qu’il s’agit d’une prérogative dévolue à l’intercommunalité. Alors que la commune place ce dossier sous l’égide d’activités d’intérêt général, il s’agit, selon le sous-préfet, d’un projet à caractère essentiellement commercial, si l’on étudie la superficie dédiée au commerce au regard de l’ensemble, et celle
de « quelques équipements publics représentant ici au mieux 20 % de la surface à urbaniser ». Les personnes publiques associées
sont majoritairement défavorables au projet, observe également M. Carava. Il cite ainsi les avis du président de la Chambre d’agriculture
du Var, du président du SCOT de la Provence Verte, du directeur départemental des territoires et de la mer (DDTM) du Var, et celui de la Mission régionale d’autorité environnementale de la région. Une autre institution, la Commission départementale de protection des espaces naturels agricoles et forestiers, a émis un avis défavorable. «Lorsqu’il y a des AOC, son avis est opposable, les PLU doivent s’y conformer» , relève Michel Apostolo, co-président du collectif de défense des terres fertiles. «Or, souvent pour ne pas pénaliser les communes, elle émet un avis favorable, sous conditions », ajoute-t-il. C’est le signe à ses yeux, que les 6 ha d’AOC, sur les 15,6 ha du projet, pèsent très lourds dans la balance.