Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Déjà près d’un millier de tortues radiata ont péri
Partis pour « l’île continent » avec l’espoir de sauver un maximum des quelque 11 000 tortues radiata découvertes miavril entassées dans une maison (lire notre édition de vendredi) ,les quatre spécialistes du Village de tortues de Carnoules ont malheureusement vite déchanté. La situation sanitaire sur place est dramatique. Et l’équipe varoise n’hésite pas à parler de « véritable situation de guerre » à Madagascar. Apparemment frappées par des virus particulièrement létaux, déjà plus de 900 tortues sont mortes. Et l’hécatombe n’est pas terminée.
« Ecoeurés » par l’ampleur du trafic
Face à un réel risque de pandémie, et alors que les enclos du village des tortues d’Ifaty, où ont été transportés les animaux, regorgent de spécimen « en très mauvaise santé », les spécialistes varois, aidés de leurs collègues des associations Turtles Sanctuary, Protection et Récupération des tortues et Turtles Conservancy, ont pris la décision « d’euthanasier les individus les plus atteints et de brûler leurs cadavres ». Les animaux ne sont d’ailleurs pas les seuls à être exposés à la maladie. Aussi, les personnes qui travaillent au village des tortues malgache sont priées de porter masque, gants et combinaison. Les habitants des villages voisins ont également été sensibilisés aux risques. Tout en poursuivant leur mission, les spécialistes varois se disent « écoeurés » par l’ampleur du trafic qui met réellement cette espèce et tant d’autres en danger. Aussi, pour en finir avec le braconnage, ils en appellent à la responsabilité des passionnés et leur demandent de « ne pas céder à la facilité du marché noir pour détenir telle ou telle espèce ». Car, affirment-ils , « pour chaque tortue achetée, ce sont des dizaines qui meurent, lors des collectes, du transport, dans les lieux de stock- age etc… »