Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les harkis de Paca appellent les élus à porter leur voix
Depuis de nombreuses années, Djamel Guedouar, président du comité des Harkis de Coeur du Var et de Provence verte, se démène pour que la cause de ses semblables soit enfin reconnue. En septembre dernier, le président de la République Emmanuel Macron, comme son prédécesseur François Hollande avant lui, a entamé une procédure de dialogue avec les Harkis de France, qualifiant leur reconnaissance comme « l’un des enjeux mémoriels les plus importants du quinquennat ». Les premières conclusions de la mission chargée de la question sont attendues à la fin de ce mois de mai.
« La France a oublié ses soldats »
« Nous avons été trahis par l’État au terme de la guerre d’indépendance de l’Algérie. D’abord exclus du rapatriement, nous avons ensuite été reçus en métropole comme des parias. Nous avons été parqués dans des “hameaux de forestage”, de véritables camps, puis on nous a ignorés. La France a oublié ceux qui se sont battus pour elle il y a plus de cinquante ans », rappelle Djamel Guedouar. Ainsi, 75 communes françaises, dont douze dans le Var, ont « accueilli » les rapatriés d’Algérie, dans des conditions de confort et de traitement souvent indignes. « De cette époque, il reste une soixantaine de familles dans notre département. » Ce que Djamel Guedouar espère aujourd’hui, dans le cadre de la procédure lancée par le gouvernement, c’est « la reconnaissance légale de notre engagement et de notre sacrifice, la réparation financière de notre souffrance et l’entrée dans les manuels d’histoire de notre parcours ». Parce qu’il ne suffit pas d’en parler pour que la cicatrice se referme. « Les derniers Harkis vivants ayant combattu pour la France en Algérie sont en train de disparaître. L’État doit prendre ses responsabilités très rapidement. »
Un colloque régional pour sensibiliser les élus
Et parce qu’il ne se contente pas d’attendre une décision parisienne, Djamel Guedouar a décidé d’organiser un colloque régional, ce samedi, à Brignoles, pour sensibiliser les élus locaux à la question harkie. « On espère que tous iront ensuite montrer notre détermination auprès du gouvernement », espère Djamel Guedouar.