Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Joué d’avance, vraiment ?
C’est sans doute la finale la plus déséquilibrée de l’histoire : les Herbiers, petit club vendéen de 3e division, défie le PSG, au budget 270 fois plus important !
La star brésilienne Neymar, en train de se remettre de son opération au pied droit, est attendue en tribunes pour soutenir ses coéquipiers parisiens, ce soir. Mais le joueur le plus cher de l’histoire du football (222 M€) se rend-il compte de l’écart béant qui sépare son équipe de celle des Herbiers ? Quelques chiffres le résument, notamment le budget de2M € des Herbiers contre540M € pour le PSG, une somme 270 fois plus élevée. Même à l’échelle de la troisième division (National 1), le club vendéen est une structure modeste, avec un budget inférieur à la moyenne (2,7 M€), loin par exemple des 8 M€ affichés par Laval, qui descendait de Ligue 2.
Des joueurs à euros par mois
Les salaires sont donc à des années lumières de ce qui se pratique dans les étages supérieurs, les Herbiers n’offrant pas plus de 3.000 euros par mois à chacun de ses joueurs, quand le PSG et ses puissants investisseurs qataris écrasent tout au niveau hexagonal, avec un salaire mensuel moyen évalué à 750.000 euros brut par le journal L’Equipe. Au Parc des Princes, l’affluence moyenne en championnat est de plus de 46.000 spectateurs ; au stade Massabielle des Herbiers 1.300 personnes... Mais la folle aventure de la Coupe de France a provoqué un incroyable engouement. En quarts de finale face à Lens (0-0, 4-2 aux tab), les Herbiers, ville de 16.000 habitants, ont attiré au stade de Nantes 25.000 personnes. Encore plus fort, en demifinales contre Chambly (31), autre pensionnaire de National 1, la Beaujoire était à guichets fermés avec 34.653 spectateurs, le record d’affluence pour un match entre équipes de troisième division. La finale ce soir, premier duel contre un club de Ligue 1 pour les hommes de Stéphane Masala, sera le couronnement de cette belle aventure, alors que les Vendéens ne sont même pas assurés de se maintenir en troisième division la saison prochaine...
Emery : « Respect »
« La Coupe de France c’est à part, un bonus pour le club, tant financier que sportif ou médiatique, et que l’on soit en National ou en National 2, il sera toujours là. On fêtera comme il se doit ce beau parcours à la fin de la saison, quoi qu’il arrive », souligne le président Michel Landreau. Loin de cette folle épopée, le parcours du PSG relève par contraste de la formalité. Et pour cause, Paris a remporté les trois dernières éditions de la Coupe. Le but est donc surtout d’offrir un septième trophée et une sortie honorable à l’entraîneur Unai Emery, sur le départ, avec comme probable remplaçant l’Allemand Thomas Tuchel. Une quatrième Coupe de France d’affilée constituerait en outre un record pour Paris, qui en compte déjà 11.
Après la victoire contre Caen en demi-finales (3-1), Emery a appelé ses joueurs à aborder la finale au Stade de France avec « respect ». « S’ils (Les Herbiers) sont arrivés en finale, c’est qu’ils l’ont mérité. Donc félicitation (à eux) de vivre un moment historique pour eux, aussi pour nous. C’est un moment unique dans une vie», a-t-il insisté.