Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Lobbe ne fera plus résistance

Cette fois, c’est sûr, Juan Martin Fernandez-Lobbe a disputé hier son dernier match à Mayol. Et jamais, ô grand jamais, on n’aurait imaginé qu’il le ne perde...

- PHILIPPE BERSIA

Officielle­ment son arrêt de la compétitio­n en fin de saison a déjà été acté et fêté il y a trois semaines contre Castres à Mayol. En grande pompe naturellem­ent avec drapeau à son effigie et tout le tralala nécessaire pour lui rendre l’immense hommage qu’il méritait. Mais le troisième ligne internatio­nal argentin de Toulon, Juan Martin Fernandez-Lobbe n’en avait pas tout à fait terminé avec les coups et les bosses… Revenu in extremis d’une blessure au pouce contractée au mois de mars pour disputer ces phases finales, il faisait quand même hier ses vrais adieux à Mayol et son coeur a dû battre très fort avant même son entrée sur le pré.

De la voix et du geste

De la descente du bus où il a pris le premier le sillage de Mourad pour ouvrir la marche et toucher toutes les mains tendues sur son passage à l’annonce des équipes où il a explosé l’applaudimè­tre de Mayol, Juan Martin a déjà pu profiter à fond de ces moments si forts en émotion. Mais le meilleur était encore à venir… Enfin, c’est ce que tout le monde pensait côté toulonnais où l’on ne se faisait guère de doute sur l’issue finale. Mais il a fallu quand même patienter plus que de raison pour voir les hommes de Galthié prendre enfin le match, et leur destin, en main. Une mi-temps quasiment pleine durant laquelle Juan s’est efforcé de remettre de l’ordre dans un jeu toulonnais sans relief et sans véritable pétillant. On l’a alors beaucoup plus vu donner du geste et de la parole que toucher le ballon. Mais cela ne l’a pas empêché de tout donner pour essayer de remettre ses copains dans leur match. En prenant notamment les commandes d’une jolie cocotte à la 23e. Puis il a failli se révéler décisif sur une action à trois avec Ashton et Belleau (35e). Mais rien ne voulait vraiment sourire à ses couleurs en cette première mi-temps bien embrouillé­e par de courageux Lyonnais. Nul doute que Juan n’a pas aimé et qu’il a parlé à la mitemps, déjà un peu membre du staff et dans son futur rôle. Car le RCT est revenu sur le pré, dans de meilleures dispositio­ns.

Au bout de la nuit et du stress

Les mains sur les hanches, à chaque arrêt du jeu pour profiter du temps de récupérati­on, mais toujours aussi concentré sur son rôle au coeur du combat et de la mêlée, Juan a ainsi littéralem­ent défoncé Arnold à la 56e minute sur un plaquage à deux avec Attwood pour constater alors qu’il se relevait encore, la fulgurante accélérati­on d’Ashton qui permit au RCT de prendre enfin l’ascendant et les devants. Mais il n’était pas encore au bout de ses douleurs. Bien loin même. Lorsque le Lou revint à 1616 à la 70e, l’Argentin qui n’avait plus guère d’essence sous le capot céda logiquemen­t sa place à Manoa pour aller vivre la fin du match, sur le banc de touche. Terrible final qui l’amena alors jusqu’au bout de la nuit et du stress, à tourner et retourner sur lui-même, comme un Puma en cage. Et à constater, dégoûté, tout à la fois l’éliminatio­n du RCT et sa fin de carrière…

 ?? (Photos Patrick Blanchard/Frank Muller) ?? Avant de finir en larmes au bord du terrain, Juan Martin Fernandez-Lobbe aura tout donné lors du dernier match de son immense carrière.
(Photos Patrick Blanchard/Frank Muller) Avant de finir en larmes au bord du terrain, Juan Martin Fernandez-Lobbe aura tout donné lors du dernier match de son immense carrière.
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