Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Lobbe ne fera plus résistance
Cette fois, c’est sûr, Juan Martin Fernandez-Lobbe a disputé hier son dernier match à Mayol. Et jamais, ô grand jamais, on n’aurait imaginé qu’il le ne perde...
Officiellement son arrêt de la compétition en fin de saison a déjà été acté et fêté il y a trois semaines contre Castres à Mayol. En grande pompe naturellement avec drapeau à son effigie et tout le tralala nécessaire pour lui rendre l’immense hommage qu’il méritait. Mais le troisième ligne international argentin de Toulon, Juan Martin Fernandez-Lobbe n’en avait pas tout à fait terminé avec les coups et les bosses… Revenu in extremis d’une blessure au pouce contractée au mois de mars pour disputer ces phases finales, il faisait quand même hier ses vrais adieux à Mayol et son coeur a dû battre très fort avant même son entrée sur le pré.
De la voix et du geste
De la descente du bus où il a pris le premier le sillage de Mourad pour ouvrir la marche et toucher toutes les mains tendues sur son passage à l’annonce des équipes où il a explosé l’applaudimètre de Mayol, Juan Martin a déjà pu profiter à fond de ces moments si forts en émotion. Mais le meilleur était encore à venir… Enfin, c’est ce que tout le monde pensait côté toulonnais où l’on ne se faisait guère de doute sur l’issue finale. Mais il a fallu quand même patienter plus que de raison pour voir les hommes de Galthié prendre enfin le match, et leur destin, en main. Une mi-temps quasiment pleine durant laquelle Juan s’est efforcé de remettre de l’ordre dans un jeu toulonnais sans relief et sans véritable pétillant. On l’a alors beaucoup plus vu donner du geste et de la parole que toucher le ballon. Mais cela ne l’a pas empêché de tout donner pour essayer de remettre ses copains dans leur match. En prenant notamment les commandes d’une jolie cocotte à la 23e. Puis il a failli se révéler décisif sur une action à trois avec Ashton et Belleau (35e). Mais rien ne voulait vraiment sourire à ses couleurs en cette première mi-temps bien embrouillée par de courageux Lyonnais. Nul doute que Juan n’a pas aimé et qu’il a parlé à la mitemps, déjà un peu membre du staff et dans son futur rôle. Car le RCT est revenu sur le pré, dans de meilleures dispositions.
Au bout de la nuit et du stress
Les mains sur les hanches, à chaque arrêt du jeu pour profiter du temps de récupération, mais toujours aussi concentré sur son rôle au coeur du combat et de la mêlée, Juan a ainsi littéralement défoncé Arnold à la 56e minute sur un plaquage à deux avec Attwood pour constater alors qu’il se relevait encore, la fulgurante accélération d’Ashton qui permit au RCT de prendre enfin l’ascendant et les devants. Mais il n’était pas encore au bout de ses douleurs. Bien loin même. Lorsque le Lou revint à 1616 à la 70e, l’Argentin qui n’avait plus guère d’essence sous le capot céda logiquement sa place à Manoa pour aller vivre la fin du match, sur le banc de touche. Terrible final qui l’amena alors jusqu’au bout de la nuit et du stress, à tourner et retourner sur lui-même, comme un Puma en cage. Et à constater, dégoûté, tout à la fois l’élimination du RCT et sa fin de carrière…