Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mayol entre fureur et crispation
Les supporters toulonnais sont passés par toutes les sensations hier soir, la faute à une équipe lyonnaise particulièrement accrocheuse. Que c’est dur, d’être Rouge et Noir !
On a parfois entendu au coeur de l’hiver et d’un ennui passager, des mouches voler d’une tribune à l’autre. Hier, à l’aune d’une soirée destinée à entrer dans la mémoire collective du peuple de Besagne, les mouches s’étaient mues en bourdons. Au vol lourd et sourd, agressifs, volontiers butineurs de la dépouille d’un loup à empailler. Dards au clair, forcément.
Émotions fortes
Alors, quand le cortège rouge et noir s’est présenté au bout du port, les milliers de supporters agglutinés ont formé un tunnel d’émotions fortes. La palme du joueur le plus adulé est naturellement revenue à « Basta » le maillot maculé de traces ADN entremêlées. Cette entrée des artistes n’avait pas l’intensité du légendaire RCTLeicester de 2013 mais elle avait assez de watts pour illuminer le jeu des favoris. Pour que la fête soit totale, une Coupo Santo à frissons et un pilou-pilou rageur se sont tachés d’allumer les lampions. Sur fond d’étendards des différents groupes de supporters claquant au vent, d’un hommage au gringo Fernandez Lobbe et d’un maillot taille XXL fièrement déployé par la tribune Bonnus. Quand Harris a offert la prise du score aux siens, les deux bastions Sud et Nord de la petite garnison de Lugdunum ont fait entendre leur hurlement. Vite submergés par un public en attente d’éclaircies. Si ce n’est par le jeu, elle viendra par l’engagement et un placage trop haut de Puricelli. Main-main, nez à nez, Mayol en fusion. Du pain et des jeux. En attendant de lever les pouces pour de bon. L’heureuse sentence tarde à venir et les supporters souffrent en communion avec leur équipe. Jusqu’à cette course rectiligne d’Ashton accompagnée d’une seule vibration. Brève respiration. Le scénario du match replonge tout le monde en apnée. Mayol bruisse d’une explosion imminente. Magma en fusion. Eh bien non, prolongation ! Et au bout, la déception...