Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Handicap mental : pour un meilleur accès aux soins
Une nouvelle sonde équipée d’un «hélix» qui assure sa stabilité permet de traiter des patients en échec thérapeutique. Expérimentation à Antibes
Le premier patient que l’on a traité était atteint d’insuffisance cardiaque sévère; à trois reprises, en utilisant des sondes conventionnelles, les interventions se sont soldées par un échec; aucune ne tenait. Avec cette nouvelle sonde, il a enfin pu être traité. » Responsable du secteur d’électrophysiologie du centre hospitalier d’Antibes (service de cardiologie), le Dr Folco Frattini ne dissimule pas son enthousiasme. Depuis cette intervention, réalisée en urgence pour tenter de sauver ce patient azuréen, il a fait bénéficier cinq autres personnes de ce nouveau dispositif (désormais sur le marché). Avec la même efficacité. Mais qui sont ces patients? Et pourquoi les sondes conventionnelles ne fonctionnent-elles parfois pas ? « Les patients concernés souffrent d’insuffisance ventriculaire gauche, une pathologie dégénérative très sévère, liée à une asynchronie de la contraction entre le ventricule droit et le ventricule gauche. Elle se traduit par un essoufflement, de la fatigue, des oedèmes et constitue aujourd’hui encore aujourd’hui une des principales causes de mortalité cardiovasculaire » Quand les médicaments (bêtabloquants, diurétiques…) sont impuissants à soigner ces malades, le traitement de choix réside dans la pose d’un stimulateur (appelé aussi « pacemaker ») dit biventriculaire (lire encadré). « Le principe de la resynchronisation cardiaque consiste à stimuler simultanément les deux ventricules afin d’augmenter l’efficacité de la pompe cardiaque. » Pour cela, trois sondes doivent être posées : une dans l’oreillette droite, la seconde dans le ventricule droit, et la troisième dans le ventricule gauche. Ou plutôt sur sa surface extérieure. « On l’introduit dans une veine cardiaque (nommée le sinus coronaire) et on la fait progresser dans une veine plus petite jusqu’au contact de la surface extérieure du ventricule gauche qu’elle va stimuler. » Si ce traitement est le plus souvent efficace, il reste des patients chez lesquels, pour des raisons anatomiques, la sonde (de diamètre très petit) ne parvient pas à être maintenue dans la veine. « Elle recule, et nous n’avons aucun moyen de la fixer à la paroi. Dans ce cas, la stimulation devient inefficace: le patient perd le bénéfice de la resynchronisation. » La nouvelle sonde – utilisée en avantpremière
à Antibes – a pour particularité d’être équipée d’un hélix (élément métallique vissé) qui lui permet de s’accrocher aux parois de la veine, ce qui améliore sa stabilité. « Selon moi, il s’agit d’un vrai progrès dont il faudrait faire bénéficier l’ensemble des malades et pas seulement ceux qui sont en échec avec les sondes conventionnelles. L’instabilité de la sonde – immédiat ou à distance – peut en effet représenter en effet un facteur limitant de la pose d’un pacemaker. » Or ce traitement est souvent le dernier espoir pour des malades souffrant d’insuffisance cardiaque sévère.