Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
En visite à Paris, Netanyahu reste inflexible sur l’Iran
Le président français Emmanuel Macron a mis en garde hier contre toute «escalade» vers une guerre au Moyen-Orient alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’exhortait à mettre une « pression maximale » sur l’Iran pour l’empêcher d’accéder à l’arme nucléaire. « J’invite tout le monde à stabiliser la situation et à ne pas céder à cette escalade parce qu’elle ne mènerait qu’à une chose, le conflit » ,alancéEmmanuel Macron à l’issue d’un entretien avec Benjamin Netanyahu à l’Elysée. La décision de l’Iran d’augmenter ses capacités d’enrichissement d’uranium a provoqué une nouvelle envolée des tensions hier [voir page Monde], Israël estimant que le programme nucléaire et les capacités balistiques iraniennes constituent une menace pour son existence même.
Netanyahu dubitatif
L’annonce iranienne ne signifie pas que Téhéran soit sorti du cadre de l’accord de 2015 encadrant ses activités nucléaires, a estimé le président français devant un Premier ministre israélien visiblement dubitatif, en tournée européenne pour tenter de rallier les Européens à sa ligne dure contre Téhéran. « Le but est d’éradiquer Israël », a répliqué Benjamin Netanyahu, avertissant à son tour que « les desseins agressifs de l’Iran au final déstabiliseront le Moyen-Orient (mais aussi) l’Europe et le monde», en provoquant de nouveaux flux de réfugiés. Cherchant à rallier les Européens à sa cause (il était en Allemagne lundi et visitera la Grande-Bretagne après la France), le dirigeant israélien a appelé à « mettre le maximum de pression sur l’Iran pour s’assurer que leur programme (nucléaire) n’aille nulle part ».
Préserver l’accord
Emmanuel Macron a réitéré l’attachement des Européens à la préservation de l’accord sur le nucléaire iranien même si les États-Unis en sont sortis avec fracas le 8 mai et si Israël le juge inefficace pour empêcher l’Iran d’accéder à la bombe atomique. « Le JCPOA (accord, ndlr) n’est pas suffisant, je suis tout à fait d’accord, mais il est mieux que ce qu’on avait avant et d’ailleurs les services israéliens l’ont bien montré », a ironisé le président français dans une allusion à la montagne de documents sur le programme iranien dévoilée dernièrement par Benjamin Netanyahu. Le chef du gouvernement israélien a répondu qu’au final, que les Européens sauvent ou non l’accord, les sanctions pesant sur l’économie iranienne du fait des États-Unis forceraient l’Iran à le renégocier. Emmanuel Macron appelle de son côté à compléter l’accord existant en discutant avec l’Iran de ses activités balistiques et de son influence régionale. Plusieurs centaines de personnes ont défilé Paris, Marseille, Lille et Lyon pour dénoncer la visite en France de Benjamin Netanyahu, à l’appel d’associations propalestiniennes qui le voient comme un «criminel de guerre».